dimanche 19 décembre 2010

Un peu de nostalgie sous le ciel gris :

Quand j'étais petit

Essayer de deviner l'adulte dans le visage de l'enfant...

Chez nous, c'est facile. Enfin, c'est ce que l'on dit depuis toujours. Mais cela semble bien vrai pourtant, de l'enfance à l'âge adulte, les photos de famille montrent les mêmes visages, les mêmes regards, les mêmes expressions.

Et pourtant, sur ces visages inconnus, parfois tant de différences entre la promesse et sa réalisation...

Je me demande ce que penseraient de nos photos de famille de parfaits inconnus ? Mais la question restera sans réponse, car aucun inconnu, jamais, n'est convié à les regarder.

Une fois, une seule, j'ai vu dans la vraie vie des photos de famille dans un salon... et reconnu sans erreur la petite fille devenue femme.

vendredi 17 décembre 2010

Oui, mais vous leur parlez trop français

Pour fêter les vacances, une petite anecdote attendrissante.
En aide aux devoirs, un petit groupe assez hétéroclite. Une grande fille, disons spontanée, que je viens de reprendre sur son langage. "Oui, vous nous dites que c'est pas bien de dire "bordel" mais vous, vous le dites aussi". J'ai à peine le temps de protester qu'une voix s'élève "Ah non, ma prof de français elle va jamais t'insulter, même pour te dire par exemple que t'es débile elle va trouver des mots mieux, des mots bien comme il faut".
C'était l'un de mes élèves, et c'est bien la première fois que j'entends un compliment de sa part. J'ai un peu tiqué sur "débile" mais il essayait tellement de préciser sa pensée, il était si mignon à défendre "sa" prof de français...
Le genre de surprise qui rassure et compense les réunions parents-prof où un parent vient vous reprocher de parler "trop français" (!) pour que les élèves puissent comprendre.

jeudi 16 décembre 2010

Un destin

Parce que je lis, parfois ? souvent ? des mots touchants sur ces blogs de plus en plus nombreux qui me retiennent.
Parce que, l'hiver aidant peut-être, reviennent des souvenirs d'enfance. Une enfance solitaire où parfois quelqu'un ouvrait sans le savoir une fenêtre vertigineuse.
Parce que le temps passe, que les promesses ne devraient pas s'éteindre.
Parce que, finalement, ce n'est plus aussi difficile qu'autrefois d'entrer en résonance.
Même si, tout de même, l'assurance n'est vraiment pas au rendez-vous.
Malgré l'inquiétude toujours présente d'être mal jugée, mal comprise, le second risque peut-être pire que le premier.
Une envie grandissante d'être soi-même en-dehors de l'espace intime.
Une envie qui s'affirme.
Une nouvelle ère peut-être.

Voici quelques jours, deux semaines peut-être, j'ai cru avoir envie de rencontres. Une illusion qui a perduré quelques heures lorsque les premières réponses sont arrivées. Un malentendu comme je m'en suis très vite rendue compte.
La rencontre en elle-même n'est pas la solution.
Je suis encore, toujours, extrêmement surprise de voir ces autres qui retrouvent si vite une compagnie au quotidien. Que ce soit à l'issue d'une rupture, que ce soit après un deuil, ma surprise est la même. Je m'étonne sans vraiment comprendre, tant mieux pour lui, tant mieux pour elle, mais l'étonnement l'emporte de très loin sur mes propres regrets.
Parce que finalement je n'ai pas de regret. Une certaine lassitude parfois. Des questions sans réponse. Mais, non, ce n'est pas cette souffrance, ni même cette absence, ce vide dont on me parle comme d'un monde décidément étranger.
Bien sûr après celui du prince charmant, l'âme soeur est un mythe bien tentant. Mais pas au prix d'une trahison, d'un ajustement au réel, de compromis compromission.
Un cadeau, un miracle : avec bonheur. Une quête : non.
Lorsque je me retourne, la route est jalonnée de ces rencontres évidentes, aussitôt naturelles. Rares et précieuses, pleinement reconnues aussi. Mais bien trop rares, à présent que les années sont bien comptées, pour imaginer pouvoir jamais les provoquer.
Je laisse se dérouler le fil du destin, avec ses failles et ses sommets, ses interrogations existentielles et ses bonheurs éclatants, ses petites joies et ses scories, allez, bien dérisoires.
J'espère bien en voir un jour la cohérence et en juger la couleur tout à fait chatoyante. Une cohérence par deux fois entraperçue en fait.
Voir un jour, même une ultime seconde, la trame de l'existence, ses fils entremêlés, ses noeuds comme ses raccords, et surtout ce fil légendaire qui court tout du long sans jamais dévier.

jeudi 9 décembre 2010

Fondateur, culturel, universel, hum...

Journées de 12 h, ce sera un passage ultra rapide.

Un vrai silence pendant la lecture des passages de la Bible sur Adam et Eve, puis Abel et Caïn. Des regards attentifs. Puis plein de questions pertinentes.

Une jeune fille sage et sérieuse qui détourne le regard, puis baisse discrètement la tête, chaque fois que sur l'écran apparaît la reproduction d'une peinture dont l'un des personnages soit, même légèrement, dénudé... Celle-là, c'est bien la première fois que ça m'arrive ! D'autant plus que j'ai passé la série dans deux classes, et aucune réaction avec l'autre classe. Par contre, là, très vite, les copines ont fait pareil - beaucoup moins discrètement. Aucun garçon n'a réagi - pas sur les images du moins.

vendredi 3 décembre 2010

Un rayon de soleil

Séance cinéma presque hebdomadaire. Aujourd'hui, ce fut Mon pote et j'en suis ravie. Malgré le relatif manque de rythme et un je ne sais quoi qui empêche d'oublier qu'il s'agit d'un film.
De beaux sentiments sans emphase, juste ça, et je me suis sentie soudain plus légère, juste en paix.
Il me semble que c'est finalement assez rare de voir aujourd'hui à l'écran "juste quelqu'un de bien, sans grand destin".
Un bon moment. Et en prime une image très émouvante lors de "l'entretien d'embauche".

lundi 29 novembre 2010

La routine

C'est étrange comme la routine peut vite s'installer même dans ce qui, vu de l'extérieur, pourrait paraître complètement discontinu.
En une seule semaine, j'ai complètement perdu mes repères... alors ne parlons pas de mes élèves !
Mardi, stage en interne, mercredi, jeudi, stage à 70 km d'ici, vendredi toute petite journée. Résultats : j'ai vu chaque classe une seule fois dans la semaine. Du coup, chacun avait un travail à faire pour aujourd'hui ou demain, rien d'extraordinaire, mais il fallait tout de même chercher un minimum. 7 élèves sur 25 la première heure (et encore pas forcément sept réussites !), et le score ne s'est pas amélioré pour les suivants, je crains le pire pour demain où je retrouve la plus faible de mes classes...
Sans compter qu'il a fallu rappeler toutes les règles et tous les rituels, incroyable mais vrai, il a suffi de trois jours sans cours pour que tout passe par dessus bord !
Et comme de mon côté, j'ai dû resserrer sur un week-end les activités ordinairement réparties sur la semaine, ma patience était assez limitée...

Pourtant c'était bien agréable de changer d'activités, de public, de collègues. J'y ai même rencontré un prof de maths passionné et compréhensible (qui en plus vient du collège où j'ai eu mon premier poste, mais ça n'a pas joué parce que je ne l'ai appris qu'à la fin du stage). Et deux collègues en lycée technique qui, une fois de plus, ont corrigé mes à priori. L'un parce qu'il est très littéraire, et a fait incidemment remarqué qu'il avait redoublé trois fois (!) sans que cela l'ait traumatisé. L'autre parce que sa façon de se tenir, de s'habiller, de parler, tout m'évoquait l'image d'un catholique pratiquant (et j'ai les images mentales que je veux, d'abord ! - mais, pour avoir une idée, il ressemble beaucoup, en plus réservé quand même, au chroniqueur famille nombreuse de l'ancienne version des Maternelles - comment ça, ce n'est pas plus clair ?!?). Enfin, "bref", le supposé bigot s'est révélé particulièrement ouvert et attentif aux autres.
Et en vrai... j'aime bien que la réalité vienne bousculer mes stéréotypes, et déjà m'en faire prendre conscience. C'est d'ailleurs l'une des choses que j'admire éperdument chez Patrice Chéreau : sa faculté de démolir l'air de rien les certitudes. J'ai déjà écrit que je n'aime pas les certitudes ?

Donc là je commence une semaine complète. Une semaine complète qui devrait être plus fatigante et moins fatigante à la fois. Pas d'aller-retour au milieu des poids-lourds, plus besoin de rester concentrée quasi non-stop pendant six heures avec des notions plutôt complexes et/ou tout à fait nouvelles, du temps "libre" réparti au fil des jours. Oui, mais, retour des copies, de la discipline, des questions cent fois réitérées, des "on comprend rien", "ça sert à rien", des jugements à l'emporte-pièce, et, pendant qu'on y est, des réunions successives mais pas forcément utiles.

Le bon côté des choses, c'est que les formations me rappellent toujours que j'aime ce métier et pourquoi je l'ai choisi.
L'autre point positif c'est que l'hiver n'a durablement entamé ni mon moral ni ma forme.

Allez, juste un petit dépit pour la forme : les sites (parce que les deux m'ont fait le coup quand même !) qui annoncent la sortie du nouveau Bordage, enregistrent la commande, et ... attendent près d'une semaine pour annuler la "commande indisponible" sans autre précision !

vendredi 19 novembre 2010

mardi 16 novembre 2010

Juste parce que je l'aime

de son phrasé à sa perpétuelle réflexion sur l'art et sur l'humain, de sa grâce à ses maladresses apparentes, de ses déclarations péremptoires, de son exigence extrême à ses interrogations, de ses admirations à ses obsessions, une histoire d'amour sans fin.

lundi 15 novembre 2010

Réussir sa vie plutôt que réussir dans la vie

Une très belle idée qui me rappelle cette phrase que l'on nous serinait en troisième (dans un autre monde apparemment, étant donné qu'aujourd'hui il ne s'agit plus que de "bien gagner" sa vie...)

Quelqu'un m'a gentiment offert un cahier du même genre, mais je n'ai jamais pu m'y mettre. Par petites touches, peut-être, après tout. Essayons donc, cinq réussites dont je puisse me souvenir :

- avoir repris des études quand la famille trouvait naturel qu'une fille soit au service de son futur mari.
- être partie à l'aventure (bon, pas très longtemps, mais j'ai connu plus de belles rencontres que de moments de solitude finalement).
- entendre une camarade toute surprise me féliciter pour mon oral en anglais.
- avoir su aimer contre vents et marées, sans réserve.
- revoir d'anciens élèves reconnaissants.

Pour le dernier, pas si facile à écrire, mais oui c'est une réussite qui me tient à coeur en fait.
Rien à voir avec l'ordre chronologique, mais je ne jurerais pas pour autant que ce soit par ordre d'importance.
Pas si facile d'en trouver cinq sans trop réfléchir ! Mais c'est aussi que "réussite" a dans mon univers une petite connotation satisfaite qui me gêne.

En tout cas, merci à la fée des champs pour l'idée, c'est pourtant vrai que cela remonte le moral !

dimanche 14 novembre 2010

Des hauts et des bas

En bas, le poids de la solitude. En haut, la générosité.
C'est étrange comme les sentiments peuvent être changeants.

Un problème pourtant récurrent qui devient la goutte d'eau de trop. Et à s'appesantir un peu trop sur le sens de la vie, un immense découragement, presque jusqu'à la frontière du renoncement.


Mais, à l'improviste, l'enthousiasme et la volonté d'agir d'une communauté par la voix, le visage, les expressions d'un seul*. Et soudain, et durablement, le bonheur de vivre. La certitude tranquille d'une voie qui suit son cours.


Conviction que je sais depuis longtemps profonde, pourquoi donc est-elle assortie au quotidien de tant de doutes, je l'ignore, même si les formules me sont connues du "roi sans divertissement" aux "voies impénétrables"...


* France 2 - La Source de vie
Ouvre ta main pour l'amour de Dieu

lundi 8 novembre 2010

Entre deux

Pour la peine, un petit tour chez qui j'ai failli voler le titre.

Une journée entre deux, entre deux eaux, entre deux teintes. Après un week-end où je me sentais vraiment bien, en forme, optimiste, pleine d'énergie, le lundi aurait dû amorcer une semaine sans heurt. Et en dehors du réveil bien trop matinal (quand je pense que l'un de nos agents d'entretien se lève à 4 h 30 365 jours par an !!!) et du froid soudain, il semblait bien que ce doive être le cas.
Peut-être contaminés positivement par mon propre allant, les 4° ont travaillé sans bruit, sans poser dix mille questions répétitives, et ont même assez bien réussi les exercices prévus.
Le café était prêt à la récréation, un peu amer certes, mais bienvenu. Conversation forcément écourtée (un quart d'heure pour fermer la salle, descendre, répondre ici et là, prendre un café, remonter, ça passe comme un éclair !) avec la nouvelle collègue d'arts plastiques. Une fois n'est pas coutume, une collègue qui aime vraiment l'art et le faire découvrir "aux enfants" comme elle dit.

C'est à midi que le temps s'est assombri. Et j'ai pensé à ce même découragement qui perce parfois là-bas. Beaucoup de monde autour de la table. Parfois cela permet de rire plus facilement de tout et de rien, parfois c'est franchement fatigant, trop bruyant et trop de conversations parallèles entre certaines à la voix de stentor.
Aujourd'hui, c'était juste déprimant.
J'aurais dû intervenir sans doute, mais les moulins à vent, parfois, on n'a juste plus envie de les affronter.

Au début de ma vie professionnelle, en entreprise, l'un de ceux qui m'avait pris en affection ne cessait de me mettre en garde contre les fonctionnaires, et les enseignants plus encore, pires encore que tous. Je continue à combattre, intimement convaincue qu'il se trompait, ou mieux encore qu'il ne s'agissait que de provocations - comme il a eu la gentillesse de me l'écrire des années plus tard.
Mais aujourd'hui je n'ai pas pu. Je me suis juste sentie déplacée, et très mal.

Des collègues, des professeurs, des adultes éduqués, cultivés, qui affichent sans complexe, derrière le rempart de leur bonne conscience et de leur pragmatisme revendiqué, un conformisme qui flirte de bien près avec l'intolérance, je ne peux pas m'y faire...

Confier la lutte contre l'homophobie aux enseignants ? Ce n'est vraiment pas gagné par ici...

samedi 6 novembre 2010

"Je suis le bruit et la fureur"

Légèrement excessif, certes, mais j'adore.

L'intégralité ici.
"Un dernier mot. Ne me saoulez plus avec ces histoires de « posture de force tranquille », look de présidentiable, mes cravates, mes dents, mes cheveux, et tout ce bla bla mal digéré de l’imagerie d’Epinal des hommes d’état revus et colorisés par la cinquième République et ses mythes monarchiques débiles. Je suis le bruit et la fureur. Comme mon époque. Et on n’aura besoin de nous que parce que nous sommes incorruptibles, que nos mains ne tremblent pas, que notre manière d’être montre que nous n’avons pas peur. Tout ce qui fait de nous des rustres pour la bonne société fait de nous des valeurs sures pour les nôtres. Surtout quand la plupart de nos donneurs de leçons n’ont pas encore prouvé en quoi ils valaient mieux que nous tous, et que moi s’il faut en parler, sur le plan de la culture, du savoir, de la valeur humaine."

dimanche 31 octobre 2010

Pourquoi vivre mille ans ? *

Les vacances approchent de leur terme. Il est à présent tout à fait clair que la liste de ce qui ne pourra se faire qu'aux prochaines vacances est presque totalement reportée sur les prochaines, heu non en fait, sur de plus lointaines vacances !

Alors qu'ai-je donc fait de tout ce temps libre de fonctionnaire honteusement privilégiée ?

Décomptons déjà un jour de migraine et vertiges au fond du lit. Au moins deux jours, et probablement plus pour ne plus sentir la fatigue accumulée, et d'autant plus accumulée qu'elle était auparavant farouchement repoussée. Car il est bien entendu qu'un adulte responsable assume quoi qu'il arrive et quoi qu'il lui en coûte.

Ajoutons trois jours de voiture au garage, donc trois jours d'une responsabilité insoutenable pour mon perpétuel fond de culpabilité : surtout ne prendre aucun risque avec le véhicule prêté. Et donc, éviter au maximum les déplacements et leur cortège d'imprévus.

Pas de lecture passionnante en attente (ceci dit, les lectures passionnantes ne sont jamais en attente : je peux sans problème leur consacrer une ou deux nuits blanches !) et chaque fois que j'ai pensé faire un tour à la médiathèque, c'était jour de fermeture (deux par semaine à ma décharge !). Pas d'idée pour commander, et puis faute d'avoir anticipé l'ouvrage serait probablement arrivé hier au mieux.

Cuisiner ? Mouais. Entre un fils qui n'a jamais faim lorsqu'il s'agit d'un repas classique (c'est bizarre pour les pizzas ou les sandwiches il ne dit jamais non...) et un estomac de plus en plus récalcitrant (avec l'âge ?) le plaisir de cuisiner perd beaucoup de son charme. Juste une quiche sans pâte, plutôt agréable. Et beaucoup, beaucoup de dégustation de café.

Par contre, plein de temps pour passer d'un site à l'autre, et aucune raison de se coucher tôt (à part peut-être les travaux qui font trembler les murs dès 8 h ! J'ai d'ailleurs la nette impression que ce n'est pas la première fois qu'ils choisissent les vacances scolaires pour cela... bon en même temps il s'agit d'une cour d'école !).
Du coup, je suis tombée sur ça et j'ai pu voir toute la série en alternant VF et VO, un pur plaisir régressif !





*Je ne trouve jamais celle que je veux ! ("Si demain l'on trouvait le moyen de vivre mille ans...")




Mais si, mais si, j'ai aussi travaillé, planifié des séquences, peaufiné des questionnaires, choisi des textes; sans oublier le quotidien que partagent tous ceux qui n'ont pas une armée de serviteurs dévoués pour s'en charger. Mais le sujet, là, c'était les vacances !

vendredi 22 octobre 2010

... mais t'aurais tort de dire... *

Un instant hors du monde pour une plongée au coeur du monde.
La première fois, c'était Trust me, aujourd'hui Biutiful.
Entre les deux, bien peu finalement.




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Indicible, peut-être pas, mais ai-je vraiment envie de mettre cette émotion-là en mots ?
Une évidence immédiate, et plus tard un décalage persistant avec ceux qui font métier d'en juger.
La couleur dominante c'est la beauté et la force de la vie. Je vois bien la souffrance mais elle n'est que conséquence, ou origine peut-être bien, cela ne change rien. Ce n'est pas l'essentiel. Une composante essentielle, oui, mais pas l'essentiel.
Non, l'essentiel, le bouleversant, ce qui m'emporte et m'élève, c'est l'humanité du réalisateur si forte et si puissante qu'il peut la figurer sur un écran, à travers une histoire, par l'entremise d'acteurs en état de grâce, des passeurs de vie, des flammes, non pas exactement la flamme qui brûle et dévore, mais bien plutôt la petite lumière qui persiste, guide, rassure, comme des étoiles qui ne seraient plus ni lointaines ni étrangères. Comme des anges au sens d'intermédiaires entre les dimensions.
Et pour ce film d'aujourd'hui, deux jalons supplémentaires pour ne pas oublier la beauté du monde : le murmure des morts qui n'ont pas fait la paix avec la vie, et cette phrase énoncée comme une évidence "Tu crois t'occuper de tes enfants ? L'univers s'occupe des enfants".

Un moment d'exception suspendu et éternel, un instant rare et précieux.

* (Le monde est ce qu'il est)

jeudi 14 octobre 2010

En dehors

Ma petite routine est bousculée ces jours-ci, entre les allers-retours au garage, la grève, un stage, un séminaire, le rythme paisible qui s'était gentiment installé a coulé corps et bien.
Non pas que je m'en plaigne, rien de meilleur que l'imprévu parfois.
Juste un mauvais timing aujourd'hui, une journée qui démarre au mieux, se poursuit dans les rires complices, pour enchaîner sur une intervention hautaine qui va exactement à l'encontre de tout ce qui avait été mis en lumière non seulement ce matin, mais depuis des mois ! Des mois de tâtonnements, de recherches, une pratique qui commençait à se dessiner, à s'affiner, et patatras en quelques minutes.
Certes demain nous reviendrons à des considérations concrètes et il en sortira vaille que vaille un ou des projets qui pourront satisfaire tous les partenaires concernés, mais finir sur ce genre de diktat c'était quand même très déplaisant.
Finir tôt, fort heureusement, et profiter un peu du soleil revenu, d'un temps hors du cadre et du temps libre pour aller jouer sur d'autres rives.
Une très belle histoire ici par exemple.

mercredi 13 octobre 2010

Les jours d'après

Le bilan d'après la TV ?
- Faut-il compter les manifestants ?
- N'est-ce pas un scandale d'envoyer les jeunes manifester ?
- Le bouclier fiscal a vécu.

Grosse fatigue là...

Mais je suppose que même ceux qui n'ont pas participé ont au moins vu une réalité toute différente.

lundi 11 octobre 2010

vendredi 8 octobre 2010

D'une pierre blanche

Qui donc prétend que le monde n'est plus que cynisme et individualisme forcené ?

Retrouver sa voiture emboutie, un pneu à plat
Trouver sur le pare-brise le (vrai !) numéro du maladroit
Rencontrer à deux pas de là un garagiste serviable et disponible...

mercredi 6 octobre 2010

Une nouvelle réjouissante

Je trouve cette information bienvenue en ces temps moroses...



Mmh, il semble que je n'arrive pas à ajouter le lien...

C'est le billet du jour de A tort ou à raison : http://atortouaraison.canalblog.com/

Un mercredi après-midi en images

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dimanche 3 octobre 2010

Et j'en oublie le gris de l'automne

L'un des tout premiers titres qui m'ait bouleversée...




Pour une surprise qui n'en était plus une




Après un rassemblement sans équivalent, quoi qu'on en dise chez certains

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Belle journée quand même !...

lundi 27 septembre 2010

C'était trop beau

Pourtant les débuts étaient vraiment prometteurs, dans tous les domaines. Des signes d'amitié, un emploi du temps quasi parfait, de nouveaux visages des plus avenants, des petits sixièmes tout mignons, des 4° pas aussi terribles que prévu, le soleil toujours présent, des plages de calme et de silence, des perspectives intéressantes. Et même un rejeton décidé à bien travailler.
Hélas. J'aurais pourtant dû m'en douter.
Premier refus. Débordement de colère. Premier mot pour travail non fait. Pas même un soupçon de prise de conscience.
Et d'un coup, d'un seul, fatigue et découragement me submergent...

Bon, je reprends mon souffle parce que tout avait si bien commencé, mais qu'en sera-t-il lorsque les soucis vont s'accumuler ? Parce que bien sûr ils vont s'accumuler.

Et j'en ai plus qu'assez de me battre au quotidien !

Quand je pense aux éclats de rire de ce midi, à cette déclaration ô combien prémonitoire "Moi, le conflit tous les jours, je ne peux plus".

Tenir, juste tenir. Encore quelques minutes. Encore un jour. Encore un peu. Mais bon sang, que c'est donc difficile d'élever un ado en révolte, que c'est donc difficile de recevoir de plein fouet tant d'agressivité, tant de colère. Et je me sens d'autant plus démunie que je n'imagine même pas avoir réellement recours à la pension, et qu'il refuse avec tant de force l'idée même d'aller chercher de l'aide à l'extérieur.

Un petit garçon malheureux et buté dans un grand corps brutal et maladroit. Les principes et la raison, l'amour et la tendresse s'y fracassent à grand bruit et j'ai l'impression de m'effondrer de l'intérieur. Un champ de ruines de moins en moins contenu, jusqu'à lézarder la façade.

J'essaie de retenir l'essentiel, j'essaie de relativiser, mais c'est chaque fois plus difficile, et parfois comme un vertige : je ne vais pas y arriver.



Soulagée ? Pas vraiment. Mais les mots dits sont je crois plus noirs que la réalité qui en subsiste. Mais les mots quand même instaurent après le moment critique une distance salvatrice.

vendredi 17 septembre 2010

Déjà...

La mi-septembre, la deuxième semaine de cours, les bavardages en classe, les premiers oublis, les tensions des devoirs une fois de retour à la maison, le retour de la pluie, les levers avant le soleil, les heures et les jours qui filent on ne sait où.

Des réponses en retard, mais je veux prendre le temps pour répondre vraiment. Des projets suspendus, mais je veux prendre mon temps et être aussi contente du résultat que de la mise en oeuvre. Des livres en attente, mais je n'ai plus le temps de m'y consacrer l'esprit tranquille.

Et cependant, un emploi du temps privilégié, des élèves adorables, une ville qui change en mieux plus vite que prévu, les compliments inattendus d'une nouvelle collègue, des liens d'amitié qui se resserrent, le soleil qui persiste à faire signe même les jours de pluie.

Ascension Pictures, Images and Photos

lundi 6 septembre 2010

C'est moi qui l'ai fait...

Et si je n'avais pas déjà acheté celui de la cuisine, je pourrais jurer ne plus jamais poser de papier avec raccord !



mercredi 1 septembre 2010

Retour surprise

Comme quoi, les intuitions parfois ne valent pas tripette !

Une journée de pré-rentrée quasi parfaite malgré l'appréhension et les somatisations qui s'ensuivent.
Certes de très nombreuses nouvelles têtes vraiment très jeunes. Certes des visages qui paraissent bien fatigués par contraste. Mais sourires partout, mais jeunes collègues fort dynamiques et qui paraissent sympathiques.
Je passe sur les nouveaux qui ne sont pas venus, les compléments de service multipliés, le flou artistique du livret de compétence pour lequel les consignes ne cessent de changer et je garde les rencontres, les conversations fluides et agréables, le nouveau départ avec ceux, celles qui m'énervaient tant en fin d'année. Et la très bonne nouvelle du professeur responsable de la classe du fiston !

Demain est un autre jour, célébrons les éclats de celui-ci !

lundi 30 août 2010

Encore une minute SVP

Cette fois, ça sent la rentrée : je commence à rêver de classes et de collègues... et je croise des élèves un peu partout !
Les horaires de rentrée sont publiés dans le journal local, mais rien pour la pré-rentrée. J'ai eu l'intention de passer au collège, mais n'ai pas réussi à franchir la porte : c'est trop tôt !
Pourtant il me semble avoir bien profité, j'ai presque envie de reprendre le cours habituel des jours. Presque. En fait, vivre à son rythme reste tout de même un luxe incomparable. Et puis ces vacances ont amplifié mon côté solitaire, l'envie de reprendre une vie sociale n'est même pas encore un frémissement pour tout dire.

Du coup le dernier jour sera entièrement dédié aux petits plaisirs. Courses, ménage, repassage, c'est fait. Le sac et les comptes aujourd'hui. La liste de tout ce qui reste à faire remisée pour plus tard. Demain aucune obligation qui tienne, sinon profiter pleinement du soleil, du calme, du temps libre.

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samedi 21 août 2010

Divagations estivales

Souterrain, Scotland Pictures, Images and Photos

Une étrange ambiance de fin. Finalement qu'aurais-je fait de ces vacances ? Envie, pas envie de parler, de rencontrer. Du temps pour faire exactement ce que je veux, quand je le veux. Oui, eh bien ? Qu'en ai-je donc fait ? Tout ça pour ça ?

J'oscille entre la culpabilité et l'appropriation. Après tout, pourquoi me forcer si je n'en ai pas envie ? Tout de même, que de temps perdu, gâché.

Je sais pourtant bien que le temps n'est jamais perdu. C'est, peut-être, qu'il n'est pas rempli de ces activités, de ces découvertes, de ces réalisations que l'on peut fièrement partager. C'est, certainement, cette appétence pour la solitude trop souvent reprochée. C'est, peut-être aussi quand même, ce glissement de moins en moins maîtrisé vers des rivages tempétueux. Et cette liste toujours reportée aux vacances mais qui finalement ne diminue jamais ou si peu.

Bon, tant pis. Rien à raconter, aucune envie de rencontrer. Mais des rêves, des mots, des images, des dérives, une liberté pleinement vécue à défaut d'être insolente. Et ne surtout pas oublier le plus beau cadeau de la période : le sourire revenu de ce tout petit étranger devenu grand.

Juste la mélancolie (habituelle ? elle me paraît si différente...) du compte à rebours qui se profile.

Falls from Solitude Lake Pictures, Images and Photos

mercredi 4 août 2010

Lecture de plage

En fait, je n'aime pas du tout lire sur la plage. Sans compter que nous y allons de moins en moins à mesure que les années passent...

Mais la période des "grandes vacances" est propice à la découverte de livres qui ne passent pas en temps ordinaire les multiples barrières du temps, de la fatigue, des lectures obligées, des envies de fantaisie, du plaisir certifié par un auteur dont chaque opus est attendu avec impatience.

Et donc, jamais je n'avais approché Bernard Werber. Le nom m'était connu, comme l'engouement qu'il peut susciter, mais justement ces louanges avaient créé un malentendu. J'étais persuadée ne pas pouvoir apprécier. Peut-être aussi une interview malheureuse. En tout cas, aucune envie d'aller découvrir ce monde des fourmis...

Seulement voilà, les vacances durent suffisamment longtemps pour que les livres viennent à manquer, alors tout devient bon à prendre.

Archange Pictures, Images and Photos


Et me voilà totalement séduite par le ton, le style, l'univers ! Pour cette première expérience, il s'agissait de L'empire des anges. Je ne vais pas aborder les Fourmis tout de suite, mais je vais sans attendre me procurer la trilogie des dieux...

dimanche 1 août 2010

Disparition de la trêve estivale...

Je me souviens d'un temps où les journalistes évoquaient encore la trêve de Noël, réminiscence je suppose de la trêve de Pâques du moyen-âge. D'un temps moins lointain où l'on parlait de torpeur estivale pour expliquer une actualité sans trop de relief.

Fini tout cela. Chaque jour ou presque pousse à la colère, à l'écoeurement, voire au découragement. Pas de trêve dans l'indigne, pas de trêve pour l'indécence et le mépris sans frein.

Exprimer son dégoût et sa colère sans aller trop loin, en conservant suffisamment de calme pour être audible, je ne sais pas vraiment le faire. Mais cela est fort bien dit ici http://unclavesien.blogspot.com/2010_07_01_archive.html">
ou là http://reverdenouveau.canalblog.com/">

Et encore ce jeu pervers avec le feu qui ne demande qu'à se rallumer... http://blogajef.blog.lemonde.fr/2010/07/31/gitans-gens-du-voyage-et-autres-romanichels/">

dimanche 25 juillet 2010

Le pouvoir des mots

De carnets en cahiers remplis quasi quotidiennement des années durant, un jour remisés à la cave, traces d'un passé dont le souvenir souvent s'est révélé si différent des mots écrits. Certains mots pourtant ramènent à la conscience des événements que l'on pensait oubliés, mais dont la force gisait là, intacte, sublimée peut-être par leur renaissance inattendue.

D'autres mots sur un écran, une différence subtile parce que bien moins secrets, mais l'intention quasi identique parfois, des mots moins fréquents, moins instinctifs sans doute.

Et ce matin, le souvenir et les réminiscences, le désir d'écrire - presque comme avant - une trace d'un plaisir, d'une émotion nouvelle qui fait écho à tant d'autres.

La Moïra - Un dénommé Loevenbruck. Presque par hasard, presque, la mention des druides et des silves tout de même n'était pas pour rien dans le choix.

Photobucket

D'autres livres dévorés tout en essayant de ralentir pour ne pas voir finir trop vite ce temps suspendu. Et puis un jour, la bibliothèque n'a plus rien à offrir. Les nouveautés se dont attendre si longtemps. D'autres noms, d'autres merveilles, des trilogies qui ouvrent à nouveau la porte d'un temps autre, d'une autre dimension du rêve, de la légende, de l'enfance merveilleuse "merveilleuse" comme ces contes où intervient la magie.

Magie à laquelle j'ai cru si longtemps en toute innocence qu'il en reste à jamais quelque chose. Les fées, les lutins, puis le cycle du Graal, l'irruption fabuleuse des mythes dans le monde parfois si aride de la faculté. Et un jour, mais comme s'ils avaient toujours été là, les nains, les elfes, les magiciens. Comme si ? Non, je suppose les avoir rencontrés lorsque je dévorais tout ce qui me tombait sous les yeux - tout ce que je dénichais, sans chercher à retenir quoi que ce soit, sans en tirer aucune conclusion, sans jugement, juste s'immerger dans le monde ouvert par les mots.

Et aujourd'hui, chaque découverte - plus rare à mesure que le temps passe - semble s'inscrire dans un monde familier, approfondir la connaissance d'un monde secret, d'un monde caché aux yeux de ceux qui forcent et s'imposent, d'un monde où l'équilibre et la beauté comptent plus que l'éphémère et impossible satisfaction du pouvoir, de la possession.

Ce sentier là m'avait échappé jusqu'à présent, parce que parfois l'attente est déçue, parce que ce nom ne me disait rien. Mais aujourd'hui le plaisir n'en est que plus grand : non seulement un nouvel auteur, mais un auteur vivant, d'autres attentes interminables, d'autres immersions à venir.

vendredi 23 juillet 2010

Chasse à l'homme

Sujet difficile, parce que touchant de trop près ces émotions que la volonté ne suffit pas à contenir, mots malhabiles, hésitants, repris. Résultat incertain, loin de l'horizon entrevu.
Peut-on vraiment changer ? Le mal peut-il s'incarner, et si vraiment on finit par en admettre quelque chose, le pourrait-il dans le corps d'un enfant ?...
La ligne oscille depuis toujours, entre le refus, l'interrogation, la certitude fragile ou renforcée.
Parfois il me semble que ce qui nous constitue est là dès le départ et jusqu'à la fin, quelques évolutions bien sûr, des traits mieux marqués, un équilibre modifié par le temps et les expériences, mais l'essentiel immuable, déjà perçu chez l'enfant, toujours deviné chez le vieillard dont la vie s'effiloche.
En d'autres occasions, l'espoir solide d'une rédemption, d'un accès à la lumière, d'une illumination à venir.
Il est vrai que cette lumière là, je l'imagine déjà présente. Présente chez chacun de nous. Pas réellement un changement donc, plutôt une porte enfin ouverte.
Rarement, mais tout de même, une vague sombre qui libère des émotions primaires et crie à la vengeance, à la destruction. Un moment, parfois long, souvent provoqué par une présentation habile, toujours regretté.

Là, juste le malaise devant ceux qui traquent, exacerbent la haine, flattent l'indignation populaire dans ses plus bas instincts tout en prétendant à la vertu.

Deux enfants meurtriers. Bien sûr, l'horreur. Mais la vindicte réactivée, mais l'hallali, mais la malédiction à vie...
Comment pourrait-on croire en une quelconque humanité sans pardon, quelle justice serait possible quand les sentiments s'en mêlent, qui dira la norme si l'humanité d'un seul peut être niée.

Je regrette le temps où l'indignation était aussi généreuse.

mardi 13 juillet 2010

Renouveau !

Energie et envie sont de retour : vivent les vacances !

Du coup, (les vacances, pas le retour du moral ;-)) beaucoup moins de temps pour écrire et même pour lire, j'essaie juste de ne pas me laisser submerger par les nouvelles entrées des blogs que j'aime, un coup de chance, nombre d'entre eux lèvent clairement le pied en été.

Mais quand même, ce serait dommage de ne pas laisser aussi un petit témoignage quand tout va tellement mieux !

D'abord plus de tête à tête mère-ado, eh bien ça change tout, bien plus que je ne croyais. Tout n'est pas redevenu rose, certes, mais beaucoup moins de heurts, et même que finalement il sait encore sourire ce grand râleur !

Ensuite, quand rien ne t'oblige à aller travailler, à sortir en pleine chaleur, la chaleur n'est plus du tout aussi épuisante. Même que quand j'ai enfin surmonté ma répugnance pour la route des plages, c'est une mer de rêve qui nous attendait : pas trop de monde encore, l'inimitable ambiance du bord de mer, et une eau limpide. Un vrai bonheur.

Retour express et solitaire pour régler deux, trois problèmes - plus celui qui m'attendait, totalement imprévu, dans la boîte à lettres. Mais pas l'ombre d'un stress, chaque chose en son temps.

Au passage, je consulte les résultats du brevet affichés sur la porte du collège. Aussitôt interrompue, je n'ai pas tout mémorisé, mais de bonnes surprises, des évidences (les mentions TB pour certaines perles), et surtout une liste au moins deux fois plus longue que l'an dernier !

J'ai oublié l'appareil photo, il n'y aura donc aucun témoignage des plantes desséchées sur le balcon pour cause d'embouts inadaptés (alors que j'avais prévu large sur les dispositifs d'arrosage !!!) Mais je vais les soigner et cette fois j'ai les bonnes bouteilles pour la suite !

Demain peut-être une note plus maîtrisée, demain ou bien plus tard !

mercredi 30 juin 2010

à suivre bis




Libre le premier jour des soldes ? Mmmh, la dernière fois que j'ai tenté l'aventure dans une grande ville, j'ai fait un aller retour pour rien, sinon un grand énervement. D'un autre côté, les soldes ici, je sais déjà ce qu'on peut espérer... Ce sera donc une ville de moyenne importance pas trop loin d'ici.

Résultat proche du zéro. Une fort jolie robe d'été mais même dans la plus grande taille disponible elle m'écrase la poitrine sans aucune élégance !

presque comme celle-ci :



Côté garçon aussi grand qu'un adulte et trèèès difficile mais totalement réfractaire aux essayages, rien d'évident, donc mieux vaut ne rien prendre. Donc retour avec une tunique de plage et un tee shirt, hum, la prochaine fois que je travaillerais le premier jour des soldes au moins saurais-je qu'il n'y a pas de regret à avoir !

lundi 28 juin 2010

A suivre

On entame la dernière semaine là, j'ai bien envie de faire une note qui s'enrichit au fil des jours...

Lundi - L'ambiance est bien plus détendue qu'à l'ordinaire. Nous nous dirigeons sans hâte vers la salle de réunion. Première douche froide : une remarque acerbe sur ceux qui se dispensent de venir même lorsque les réunions sont programmées sur le temps de travail... Pas faux certes, mais justement nous, nous sommes là ! Assez contente de mon compte-rendu - pour lequel d'ailleurs mon soutien n'est pas venu ! je peux écouter tranquillement ceux des autres groupes. Deuxième accroc : une remarque à la limite de l'insulte et une réplique plus que sèche. Bonjour l'ambiance...

Malgré ces deux réserves et quelques réticences sur l'avenir, un discours général que j'ai beaucoup apprécié, et tout à fait dans le ton dont j'ai besoin en ce moment : optimiste et distancié, avec un discret hommage à l'esprit de résistance...

Montage des classes ensuite, un groupe efficace et discret, un groupe phlétorique, bruyant et revanchard, un dernier plus brouillon mais néanmoins efficace finalement.

Etuve sur le chemin du retour, avec deux détours bien employés. J'aurais le temps de profiter de la fête du cinéma mais la foule des années précédentes - et le choix plus que restreint offert dans la ville - me retient sans regret. Un malotru a laissé une partie de sa peinture sur celle de ma voiture...

Je compte prendre le temps cet après-midi, en essayant de ne pas succomber à la pesanteur induite par un appartement sous les toits à cette période de l'année...

Mardi

Même pas pensé à modifier l'heure du réveil, c'est malin !

Elèves pas vraiment inquiets dans l'ensemble, j'en entends même un s'exclamer "on a fini dans une heure" ... alors qu'il n'est pas encore entré dans la salle... Une jeune fille se couche carrément sur la table, la tête reposant sur ses bras croisés, elle ne rend pas copie blanche non... elle a pris la peine d'écrire l'intitulé du sujet (et de répondre à une ou deux questions avant de participer à la dictée).

Je ne sais pas quels ont été les sujets ailleurs, ni ce que seront ceux des deux autres matières, mais celui de ce matin est particulièrement ardu pour nos élèves... et pour ceux de l'établissement voisin que je surveille, d'après leurs soupirs appuyés et le regard dans le vague de certains qui restent immobiles un long moment après avoir pris connaissance des questions...

PS - Composer un jour d'été dans un vénérable établissement du sud est en soi une double épreuve !


dimanche 27 juin 2010

Hommage

à ceux qui maintiennent la flamme.

Lorsque Sarkozy est arrivé au pouvoir, je me souviens de cette militante socialiste qui en conclut avec fatalisme "avec la droite au moins, on sait faire" encore blessée par l'épisode Allègre.

D'une petite voix sans légitimité, moi qui n'ai jamais pu adhérer à aucun parti, non par manque de conviction mais pas excès de scrupules, j'avançai que cinq ans pour qui n'avait visiblement pas le triomphe modeste, c'était plus que suffisant pour faire des dégâts considérables...

Il ne fallait pourtant pas être grand clerc pour s'en rendre compte, même si la puissance et le nombre des attaques dépassent l'entendement.

De colères impuissantes en découragement, en abattement, de déceptions en déceptions par exemple vis-à-vis des délégués syndicaux (pour ceux qui nous "représentent" seulement, je ne préjuge absolument pas de ce qui se passe ailleurs, bien au contraire), c'est avec une réelle reconnaissance que j'ai renoué avec la lutte et la conviction collective qui paraissaient si naturelles à 15 ans

en particulier sur ces pages :

ici
ici
ici
ici
ou là

entre autres...


vendredi 25 juin 2010

Drôle de fin d'année

Des élèves épisodiques "Je reviens parce qu'ils ont appelé mon père" et réfractaires "Assurez M'dame ! Mais comment vous faites pour travailler tous les jours ?!", la multiplication habituelle des réunions - enfin pas tout à fait comme d'habitude, côté Conseil général et rectorat on ne joue pas sur les mots, on parle clairement de rigueur et de coupe sombre dans les crédits, tous les crédits, et tant qu'à faire demandons donc aux intéressés ce à quoi ils vont renoncer eux-mêmes bien gentiment !

Chaleur brutale et salles étouffantes comme d'habitude, enfin non, pas tout à fait comme d'habitude, bien plus tard dans l'année !

Incroyable discussion à midi, initiée par l'une de ces jeunes collègues totalement décomplexées. Le choc passé, je reprends mes esprits et réaffirme ma vision paraît-il idyllique de la jeunesse... pour assister quelques instants plus tard à une scène de séduction sans équivoque entre jeunes filles en fleurs et adultes supposés référents...
Il y a des jours comme ça où j'ai l'impression d'être un dinosaure !

Dernières heures de cours, pour l'un des groupes constitué d'élèves de deux classes, strictement aucun élève de l'autre classe...
De gentils au revoir, des poèmes et des dessins qui me rassurent : ce sont bien des enfants que nous avons en face de nous, même quand ils utilisent des mots d'adultes, quand ils imitent des comportements discutables, quand ils expriment avec violence leur incompréhension des règles, leur ennui et leur peur de l'échec, juste des enfants qui voudraient bien être entendus.

L'école primaire du quartier organise un repas spectacle ce soir, plus de chaises que de parents pour l'instant, mais belle idée de marquer joyeusement la fin d'année.

Pour nous reste une semaine étrange entre surveillance, correction, réunions (déjà démoralisantes en temps ordinaire, alors cette année...), attente des résultats de ceux qui mutent, et comme d'habitude des pots et des soirées........... heu, non, pas tout à fait comme d'habitude, trop de tensions et d'inquiétudes ont considérablement réduit et l'envie et le nombre des occasions de réjouissances.

Résolution du soir : profiter des deux jours qui viennent et remettre à plus tard sans hésitation tout ce qui assombrit.

FARNIENTE - Elodie Frege Pictures, Images and Photos

mercredi 23 juin 2010

Savoir finir

Et voilà. On se fait tout un monde de la dernière période scolaire, et elle s'achève en catimini. J'ai vu une de mes classes pour la dernière fois ce matin, et comme ce n'était pas prévu, les adieux sont restés très informels...

De surveillance et de correction cette année encore, ne manque plus que le jury pour que le tableau soit complet. Voilà pourtant des années que la tradition locale dispensait les correcteurs de surveillance, mais la brèche introduite l'an dernier semble pérennisée. Une de plus, même si ce n'est pas si important, encore un petit "privilège" qui n'existe plus.

Peut-on être malade dans les derniers jours de l'année ? Ma conscience s'insurge. Et pourtant les symptômes, eux, insistent !

Une idée lumineuse pour l'an prochain, mais l'expérience aidant je sais que les grandes idées de fin d'année s'évaporent mystérieusement durant l'été, je profite donc des heures qui s'étirent pour mettre tout cela par écrit. Et du coup cela me rappelle mes débuts, lorsque je construisais très sérieusement mes séquences pour l'année suivante pendant les journées en demi-teinte du mois de juin pas encore reconquis... des séquences qui n'en portaient pas encore le nom et qui se révélaient vite bien trop ambitieuses d'ailleurs !

Note aussi décousue que le fil de ces derniers jours où tout semble s'effilocher...

dimanche 20 juin 2010

Un dimanche ordinaire


Le soleil joue à cache-cache, un peu comme les vertiges et la migraine, et me voilà de retour sur le net.

Les premiers moments étaient plutôt gais http://zazainlondon.blogspot.com et musicaux http://www.deezer.com/en/music/marc-seberg/lumieres-et-trahisons-300950#music/marc-seberg/lumieres-et-trahisons-300950, et puis voilà que je clique sur des liens plus polémiques... Sauf que cette fois j'ai plus l'impression d'être portée par une vague revigorante qu'assommée par la déprime habituelle.

Je tente de créer un blog privé pour les membres de la famille, pour que les nouvelles se transmettent un peu plus vite mais surtout à tout le monde ! Mais je me perds dans les explications, et plus encore dans les configurations. Et lorsque j'ai enfin un nom, une bannière, un décor acceptable... impossible de s'y connecter depuis un autre poste ! La sécurité c'est bien mais ça complique les choses !

A part ça, les fraises poussent, les plants de tomates grandissent, et surtout, surtout, plus de disputes en perspective le matin : mon ado de fils a obtenu l'autorisation de cesser d'aller en cours, d'autant plus facilement qu'une heure sur deux au moins est consacrée à visionner un film... quand je pense à tous les grands discours affirmant "moi, je les fais travailler jusqu'au bout"... et au mal que se donnent ceux qui essaient réellement de les occuper le plus longtemps possible, essayez un peu d'obtenir un semblant de travail après des heures de laisser-aller complet...

Pas de pâtisserie aujourd'hui, le stress et la digestion ne vont pas trop ensemble. Pas vraiment de lézard au soleil non plus, le soleil passe trop vite entre les nuages et le vent, et puis la voisine aménage son balcon, pas moyen de se laisser porter.

Dernière semaine avant le brevet, quelqu'un d'influent auprès de la direction a obtenu un bouleversement de l'emploi du temps pour des "révisions intensives", du coup je retrouve les 3° pour trois fois deux heures, quand leur capacité d'attention en ce moment doit frôler le quart d'heure... il y a plutôt intérêt à prévoir des activités aussi multiples que variées ! Pour les sixièmes, je les ai lancés dans l'écriture et l'illustration de fables, tout va bien. Pour les 4°, hum, hum, la correspondance les lassent déjà, plus de notes, plus de livres, et le théâtre a déjà été largement exploré cette année... ne reste plus qu'à espérer que les plus récalcitrants aient convaincu leurs parents de leur faire confiance à la maison...

Une déclinaison de Police judiciaire anglaise, je vais aller voir ça ! Londres

mardi 8 juin 2010

La douceur perdue des larmes

Tiens, Pascale n'a pas encore commenté La Tête en friche.

Je ne sais pas si c'est moi ou si tout vient du film, voilà longtemps que je n'avais vu un film aussi beau... et aussi triste. Triste à pleurer, et beau à serrer le coeur, ce n'est pas si fréquent. Et j'aime, éperdument, lorsque ces deux émotions-là se rejoignent en une subtile alchimie.

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dimanche 6 juin 2010

Promenade sur d'autres chemins, moins étouffants

"Dès lors que l’espérance moyenne de vie en bon état atteint et dépasse les 80 ans, la cinquantaine est plus que jamais l’âge-clé où se prépare le passage de la vie professionnelle à cette « troisième vie » active que doit être la « retraite ». A condition que puissent s’y déployer d’autres activités lestées de nouvelles compétences humainement riches. Or c’est un âge que maltraite insupportablement sous nos yeux la gestion des ressources humaines par le profit privé."

L'article est ici.

jeudi 3 juin 2010

Langueur des îles ?

Ouf ! J'ai survécu au conseil d'enseignement et sans énervement. Reste à voir ce qui aura mystérieusement changé d'ici la rentrée de septembre mais pour l'heure les services sont équilibrés. Et c'est déjà beaucoup !

Finalement ce dernier mois si redouté ne commence pas si mal, même les troisième sont tous restés calmes mardi, pas tous attentifs, il ne faut rien exagérer, mais je n'ai pas eu à élever la voix.

Reste encore ce soir une réunion pour l'évaluation par compétences et une longue journée demain, mais aucun doute ça sent l'été et c'est bien agréable tout de même !

Mai Tai Pictures, Images and Photos

lundi 31 mai 2010

Et pendant ce temps, le monde est à feu et à sang

C'est vrai, il serait temps que j'arrête de pleurer sur mon sort. Si préoccupée que je n'apprends que ce soir ce qui s'est passé avec cette flottille de bateaux humanitaires.

Des nuits difficiles essentiellement à cause de relations compliquées avec un ado en révolte, déjà si difficile à comprendre. Des journées pas faciles avec d'autres ados surexcités, pas du tout concernés par les cours, ni même par la politesse la plus élémentaire. Des réunions qui se multiplient. Celle d'aujourd'hui, déjà appréhendée, se révèle plus stressante encore que prévue. De l'ambition à l'oeuvre, cet individualisme forcené qui devient la norme. Premier accroc : est-ce que je n'aurais pas moi-même tendance à dériver vers ce côté détestable ?
Et bien sûr, envolées les bonnes résolutions, je dévalise les placards !

Premier appel, celui qui décroche prend des nouvelles quand il aurait lui-même tant de raisons de demander du réconfort... Deuxième petit coup au coeur, il s'inquiète en silence à juste raison et j'appelais pour tout autre chose. J'ai honte.

Deuxième appel pour tenter de penser à autre chose. Plus d'une heure de conversation (moi qui n'aime pas du tout parler à un interlocuteur invisible, un exploit !) pour raccrocher définitivement persuadée que mon mal être m'a conduit à un égoïsme insupportable, qu'il n'est plus question de disperser mon énergie pour ce qui n'en vaut vraiment pas la peine.

Bon, l'idée avait déjà fait plus que m'effleurer, mais je n'arrivais pas à soulever la chape, et puis les échappatoires habituels se dérobaient clairement.

Et un premier entrefilet, puis un article, un second, les infos... La crise, les factures, les retraites, les suppressions de postes, certes. Mais les luttes oubliées, mais les injustices, mais la misère...

Bonne résolution sur forme vacillante, mais une prise de conscience salutaire je crois, après cette piqûre de rappel déjà avec Béranger et Escudéro qui m'ont ramenée aussi à des souvenirs de Chéreau, de Jean Guidoni, plus loin aussi mais là-bas je pouvais invoquer une sorte de légende dorée, la mémoire est si trompeuse parfois.

Non, décidément non, plus question de se tromper de combat et de voie. Finis les apitoiements et les inquiétudes, finis aussi les attitudes et les discours raisonnables. Demain j'assume.

Demain.

dimanche 30 mai 2010

Un jour, de gauche bien rangés...

Vive les nouvelles technologies : en explorant les fonctionnalités du décodeur TV j'ai finalement passé la soirée d'hier à enchaîner les vidéos de François Béranger.



Et les souvenirs ont afflué, du TLP et des cars de CRS à la sortie, des enthousiasmes et des serments, des discussions enflammées jusqu'au coeur de la nuit, de toutes ces émotions, de la découverte brûlante d'autres voix.





Aujourd'hui les soucis du quotidien, l'inquiétude diffuse pour l'avenir, une morosité bien entretenue par ceux qui sans doute y ont tout intérêt, et parfois, comme un éclair de lucidité, un rayon lumineux, le souvenir d'une révolte, d'un engagement, d'une humanité.

samedi 29 mai 2010

Joli mois de mai


Attention, attention, note formellement déconseillée en période sombre...






Se payer une déprime au mois de mai, quand le soleil brille de tous ses feux, que les oiseaux chantent au petit matin calme, que les semis se transforment en plantes vigoureuses... c'est une première tellement étonnante que le temps de l'interroger met un instant le nuage en déroute.

Et du coup au lieu d'aller m'assombrir davantage sur les blogs d'humeur, je découvre celui des rondes qui prétendent s'assumer. Entre cake et chocolat, tartines de pain aux céréales, et autres cafés très sucrés, voilà que les nuits deviennent difficiles en plus des miroirs qu'il vaut mieux éviter.

Je devrais arrêter de me prendre la tête avec des responsabilités qui ne sont même pas les miennes, avec des échéances sur lesquelles je n'ai guère de prise, avec des nouvelles toujours plus déprimantes, avec des demandes irréalistes, avec des hypocrites intéressés que je devrais ignorer au lieu d'épuiser des forces dont j'ai bien besoin ailleurs pour continuer à leur sourire aimablement...

Je devrais, mais la tâche est si rude que les livres me tombent des mains, que la musique me fatigue, que les films peinent à retenir mon attention, alors qu'est-ce qu'il peut bien rester pour l'éclaircie ?

L'écrire n'est pas vraiment le défoulement espéré, allez zou, je sors, juin va arriver...

samedi 15 mai 2010

En mai, fais ce qu'il te plaît

Le ciel reste gris, l'humidité s'installe, j'ai beau vouloir me raisonner, rien à faire, c'est totalement déprimant.
Pendant des années, les éditions Danglars et leurs conseils qui n'étaient pas encore "new age" m'ont permis de rester positive, de toujours voir le bon côté, de ne jamais renoncer à un projet à cause des circonstances extérieures...
Il semble qu'il me faille aujourd'hui trouver une autre méthode. Je revenais de loin pourtant. Objectivement, nombre d'obstacles qui paraissaient alors insurmontables n'existent plus, la vie pourrait sembler bien plus douce, plus sereine aussi.
C'est sans doute que les responsabilités sont aussi bien plus grandes, plus nombreuses. Que le temps qui reste n'a plus rien d'un horizon lointain. Que l'avenir ne semble plus offrir tous les possibles, bien sûr ce n'est probablement pas la vérité, mais l'imagination cède plus facilement le pas à une morne raison.
Il suffirait de presque rien pour que l'atmosphère change à nouveau, sauf que dans ces périodes grises les petits riens semblent justement trop insignifiants.

Une "nouvelle" étoile défie les connaissances humaines. Il semblerait que l'univers ait créé plus d'étoiles dans sa jeunesse que par la suite.

Les coquelicots avaient disparu suscitant l'inquiétude d'une enseignante de mes années collège, aujourd'hui j'en vois absolument partout, éclosion joyeuse et anarchique.

L'homme de Néanderthal n'est plus une branche parallèle disparue corps et bien.

L'ADN semble appuyer la thèse d'une mère universelle, pas la première femme pour autant, et d'une même tribu partant à la découverte de la terre.

"Le monde est ce qu'il est et t'aurais tort de dire
Le monde est ce qu'il est et t'aurais tort de dire
Le monde est ce qu'il est et t'aurais tort de dire
Qu'il est laid"

(Pas disponible, mais j'aime bien celle-là aussi) :

mercredi 5 mai 2010

La communication

Une chose en entraînant une autre... Tombée par hasard sur l'une des interview de Jérôme Kerviel, j'avais été assez surprise par sa maîtrise du discours - et son élégance, au passage. Il semblerait d'après un blog sur la justice (Aliocha il me semble) qu'il bénéficie d'un conseiller en communication.

Ce qui me rappelle cette tenace et pénible impression de plan fort bien concerté contre les fonctionnaires en général, et les enseignants en particulier puisque ceux-là m'intéressent d'un peu plus près... Ces rappels permanents des vacances, des grèves, des congés maladie forcément suspects, bref de tous ces jours où, comble de l'horreur, ces chers petits sont privés des cours qu'ils suivent avec tant d'intérêt et d'assiduité... Ces rapports multipliés sur le rythme scolaire "pas du tout adapté" à celui "des enfants" - en oubliant au passage que le rythme n'a jamais été conçu pour le confort des enseignants, cette lourde insistance sur les vacances d'été effroyablement longues, une coupure insupportable, un gouffre dans lequel sombrent toutes les connaissances péniblement accumulées durant l'année, ces études sur le niveau catastrophique des élèves français comparés "à d'autres" même si la comparaison ne tient pas deux minutes à l'examen de toutes les variables...

Et, pour faire bonne mesure, les "publicités" quotidiennes sur l'indispensable réforme des retraites, ces interrogations renouvelées sur "l'injustice" quasi insupportable des "privilèges" accordés aux fonctionnaires dans ce domaine (le "aussi" qui suit n'a pas besoin d'être exprimé tant il s'entend fort !).

A tout prendre, qu'un jeune homme jeté en pâture au mépris populaire prenne en main sa communication me gêne infiniment moins que de voir cette même communication au service de ceux qui prétendent sans rougir oeuvrer pour le bien public...

samedi 24 avril 2010

Dans les rangs SVP

Cette note là, je ne sais vraiment pas par quel bout la prendre. Les fantômes en noirs me mettent très mal à l'aise. Et plus encore les petits et grands tyrans qui les accompagnent. Mais la riposte officielle pour une contestation de PV - même un peu trop médiatisée... je crois que cela me fait plus peur encore.

mardi 20 avril 2010

Mode nostalgie

Surprise sur la liste des propositions pour le grade d'agrégé : un nom familier surgi du passé, une collègue que je croyais non seulement à la retraite mais installée fort loin de la région.
Du coup, je remonte le temps, un petit tour sur les sites d'anciens élèves, une plongée dans les albums photos, des noms et des visages, des souvenirs parfois étonnamment précis...

Pour m'inscrire à mon tour sur l'un des sites où apparaît le nom d'un ex ami qui joue les abonnés absents, je récupère mon livret scolaire (assez mal rempli par les divers établissements d'ailleurs...) qui, surprise, contredit quelques souvenirs de collège ! Mais qui ouvre sur la ronde infinie des souvenirs qui s'enchaînent.

Cette adresse ne me dit rien, mais je me souviens par contre très précisément du chou à la crème que je dégustais en revenant à vélo de la bibliothèque...
Ce collège a changé de nom, mais j'entends encore cette dame encourager son enfant en me voyant courir" comme un garçon" sur ce cours dont le nom me donnera les indications nécessaires pour retrouver le quartier.
Scolarité itinérante, de cela je ne me souviens que trop bien, jamais le bon accent au bon endroit, les groupes déjà constitués et jaloux de leurs secrets partagés, la ré-adaptation permanente, de plus en plus difficile à mesure que l'adolescence s'installe.
Cette année de 4° qui reste si présente jusque dans mes rêves, correspond en fait au seul établissement que j'ai pu fréquenter trois ans durant...
Cette fille si libre qui se comportait déjà comme une femme, une compagne, une hôtesse accomplie, classe de terminale ?
Cette gentille révoltée qui passait alors pour une insupportable insolente (mon dieu, que diraient-ils aujourd'hui !) je me souviens de son nom comme de son visage, mais il semble que les photos de classe aient disparu après la primaire.

Je fouille dans les albums bien conservés, qui dorment à présent que les photos s'envoient par mail pour s'oublier sitôt vues. Certes les photos ont toujours montré une réalité différente de celle que je ressentais mais tout de même comme le temps passe et comme il imprime ses marques...
De souvenirs heureux en souvenirs oubliés, je retourne sur les rivages que je préfère, et m'endormirais finalement sur les images qui ressurgissent, les unes appelées par les autres dans une trame sans fin.

samedi 17 avril 2010

Le temps qui passe n'est pas toujours ton ami

Savoir est une chose, le vivre en est une autre. Si différente que la connaissance elle-même devient doute.
Savoir, sentir, aussitôt et sans réserve. Bien avant le début officiel. Un autre, radicalement autre. Et c'est normal, et c'est bien comme cela.
Et pourtant, quand le temps passe, jour après jour, s'étonner et s'attrister. Malgré soi. Si différent oui. Mais si totalement différent, énigmatique, étranger que le vertige me saisit parfois, trop souvent.
Je le savais déjà, je l'acceptais non pas au premier jour, mais bien avant, du moins l'ai-je cru... et pourtant, impossible de le vivre sereinement au jour le jour.

Un élan d'amour si puissant, la preuve même de l'infini, un tel élan qui se perd, se heurte et ne peut pourtant disparaître, vous laisse totalement désemparée. "Une source au désert" : bien avant que la vie ne l'incarne, cette image là me troublait infiniment.







samedi 10 avril 2010

Un début

Hier soir la voisine du dessous est venue me prévenir qu'elle faisait faire des travaux chez elle et qu'il y aurait "sans doute un peu de bruit". Ce qui confirme au passage que j'ai vraiment bien fait de déménager, ce ne sont pas mes anciens voisins qui auraient eu cette délicatesse, eux qui creusaient des saignées dans les murs de préférence le dimanche matin...

Enfin bref. Du coup, réveil matinal pour une journée aussi ensoleillée qu'un jour de vacances... Ah, mais ça tombe bien, je suis en vacances !
Et donc, naturellement (!), j'en profite pour corriger les brevets blancs, et tiens tant qu'à faire, mettre un peu d'ordre dans les progressions plus ou moins déjà prévues pour la rentrée.

Et puisque l'ambiance est aux travaux, tiens, cette fois je me lance. La peinture effet métal attend sagement depuis des semaines que je tente l'essai prévu sur le carrelage de la cuisine : c'est le bon moment !
Je commence sagement par l'enduit qui doit sécher deux heures avant d'être poncé "dans une pièce bien ventilée". La première impression est étrange, mais attendons de voir.
Mmmh, première couche, pas terrible non plus.
Et bonne surprise pour la seconde couche en fin d'après-midi !


Photobucket

Bon, pas encore au point pour les photos...

Du coup, il faut que je note les références pour poursuivre l'essai en plus grand.

Ma grand-mère (et toutes les grands-mères du monde certainement) avait bien raison : le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! Bon, depuis, d'autres personnages bien moins sincères ont dit quelque chose d'approchant. Et puis se lever tôt, hein, c'est obligatoire bien assez souvent pour ne pas en rajouter sans obligation !
Mais là, j'avoue, une bien belle journée bien utilisée et... même pas finie !
Enfin, le plus beau, en vrai de vrai, c'est qu'il ne s'agit que d'une première journée parmi toutes celles à venir sans plus d'autres obligations que celles que je voudrais bien remplir.

D'ailleurs, ce doit être sans aucun doute le début d'une période faste, car vendredi déjà fut une journée pas du tout ordinaire. Inattendue, ensoleillée, confiante, intéressante, légère, en compagnie de personnes enthousiastes, ou distinguées, ou gentiment ironiques, ou passionnées, ou tout cela à la fois... Une vraie parenthèse de bonheur.

jeudi 1 avril 2010

Rumination toute personnelle

Je prends du temps pour moi, tous les jours, j'ai même pu passer un bon quart d'heure allongée au soleil aujourd'hui même, et la dernière nuit a enfin été complète.

Et pourtant, non, je ne vais pas mieux, pas mieux du tout.

Besoin de vacances ? Même pas, enfin peut-être pour n'avoir plus à émerger difficilement à six heures du matin, mais en dehors de ce petit détail, non.

Une avalanche de problèmes insurmontables ? Non plus. Rien que l'ordinaire, le quotidien, certainement partagé par d'innombrables personnes qui continuent à rire, à vivre, à se sentir parfaitement bien. Encore que, finalement, de l'extérieur je crois qu'on ne m'a jamais vue aussi souriante, aussi alerte qu'en ce moment - même si je me vois forcer le trait et jouer un rôle de composition...

Santé en berne, fatigue physique ? Un peu certes, mais il y a eu bien pire.

Manque d'envie d'un côté, mille occasions de s'agacer de l'autre, déceptions répétées, difficulté de plus en plus grande à imaginer l'avenir plus souriant... Le vrai problème, c'est que l'équilibre n'existe plus, mal au travail, mal à la maison, mal en compagnie, mal en solitaire.

Pfff, vivement que la période s'efface comme elle s'est installée !

mercredi 31 mars 2010

Du manque de tact

Je me demande comment expliquer certaines réactions... Se peut-il vraiment qu'une personne puisse croire faire preuve d'une quelconque amabilité lorsqu'elle se précipite vers vous pour vous annoncer... de mauvaises nouvelles ? Une fois, passe encore, ce pouvait être de la maladresse. Mais lorsque la chose se répète, je m'interroge. "Ah, justement, je pensais à vous...", oui, eh bien dans ces conditions oubliez-moi !


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lundi 22 mars 2010

Questions sans réponse

Période de doute et d'interrogations, je me demande si je peux assimiler cela au nettoyage de printemps ? Une préparation du jardin pour qu'il donne bientôt de meilleurs fruits, de plus belles fleurs ?

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Depuis le temps que tourne dans ma tête la possibilité d'une thérapie, je crois qu'il n'est plus possible de faire semblant d'y croire. Je ne franchirai pas le pas. Mais la peur grandit quand même. Je ne doute pas que la dépression soit une maladie, une maladie qui se soigne, dont on n'a pas de raison d'avoir honte. Mais non le moment n'est toujours pas venu, ne viendra pas. Je suppose que ce n'est pas non plus la solution parfaite pour tout le monde après tout. D'autant que pour le premier exemple qui me vienne il est difficile de voir une évolution positive, au contraire même. Et le deuxième exemple n'est pas plus encourageant à vrai dire. Certes je connais des histoires, des témoignages, je lis même sur écran de beaux cheminements, mais au quotidien, chez ceux que je connais vraiment... pas très convaincant...

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Bon, alors j'essaie encore ma petite méthode perso., l'une de mes méthodes, laisser courir les doigts sur le clavier puisque la plume ne glisse plus guère sur le papier aujourd'hui.
Récapitulons. Qu'y a-t-il donc de si grave ? Qu'est-ce qui est vraiment important ? De quoi s'agit-il de se réjouir tout de même ?
Non. Ce n'est pas la bonne piste visiblement.
Des petits plaisirs quotidiens, oui, de l'espoir et des satisfactions, aussi, une apparence de joie et d'énergie... tiens là il y a quelque chose : une apparence, une apparence ressentie, comme si je regardais vivre une autre image, juste une image, un peu trop gaie en fait.
Il semble bien que la méthode ait atteint ses limites, comme les précédentes j'en ai peur. Allez, je trouverai bien autre chose. Et puis des hauts, des bas, c'est la vie. Les hauts reviendront, reprendront l'avantage. Ou pas.
Tant pis, il faut vivre avec de toute façon. Faire son deuil. Cela paraissait si évident, si simple à lire, à comprendre. Oui, mais, faire son deuil, quel qu'il soit, c'est un sacré chemin, un chemin dont je ne distingue pas même le tracé ces temps-ci.
Le vrai point positif en fait, c'est que je n'en veuille plus à personne, enfin plus vraiment, juste des velléités par ci par là, des élans vite maîtrisés. Il faut bien tout de même que quelqu'un se maîtrise !

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samedi 13 mars 2010

Le Retour des Ténèbres

Paradoxale peur du noir qui aboutit à la fin du monde par excès de lumière, je me demande si cette lecture a un rapport avec l'état dans lequel je me retrouve en fin de semaine.

Une drôle de semaine qui commence sous la neige... et l'établissement fermé au bout d'une heure de cours (c'était bien la peine de risquer m vie !). Le lendemain, les 3° étant en stage, j'avais prévu de passer la journée à Narbonne... en oubliant les intempéries ! Je suis passée de justesse, à tout petite allure, mais à une heure près c'était des camions en file ininterrompue sur les trois voies...
Mercredi habituel, juste avant un jeudi réduit à deux heures, toujours pour cause de "stage de découverte". Deux heures assez éloignées l'une de l'autre dans la journée, mais qui se passent toutes les deux assez mal...

Vendredi, journée de stage, une formation très intéressante sur l'évaluation par compétences (qui devient obligatoire de but en blanc l'an prochain...), mais quand même une heure et demie de trajet aller.
Et, au bout du compte, même si le formateur est résolument optimiste, impossible de ne pas voir aussi ce qui se cache d'approximations, de non-sens, de demi-vérités, de mépris aussi derrière le "socle commun". Un collègue étonnant aussi, qui critique à tout va, lance à mi-voix des plaisanteries dignes d'un élève provocateur, soupire bruyamment son ennui, étrange vraiment.

Et le résultat de cette semaine qui sort du cadre, c'est une nuit agitée, un sentiment de malaise, une culpabilité diffuse !... Vraiment une drôle de semaine, du genre à souhaiter le retour de la routine !

mercredi 10 février 2010

Lumière(s)

Envie de cadre, enfin de repères plus exactement, et besoin de fantaisie et d'imprévus. J'oscille et me laisser porter au gré du courant. Pas toujours porteur le courant, mais parfois de belles surprises.

Fatigue bien enracinée, une soirée qui devait s'achever très tôt, et puis des histoires de vies, des vies. On se relève de ça ? On se relève de tout, même des puits sans fond. Pas tout à fait exact, mais ces exemples là entre stupéfaction incrédule et admiration, c'était comme un rayon de soleil dans les ténèbres. Une certitude, une évidence.

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lundi 8 février 2010

Apprendre à dire non

Entre dépression saisonnière et soucis familiaux, pas trop envie de sortir. Accepter quand même une invitation pour faire plaisir aux initiateurs tout en sachant que l'envie n'est pas vraiment là, que s'y trouveront aussi des gens que j'aime beaucoup moins. Se forcer encore un peu le jour dit, et constater que le plaisir est très loin d'être au rendez-vous...

Je vais arrêter de penser à ce que les autres vont ressentir, arrêter de me reprocher mes réticences. Non, décidément non, je ne peux pas aimer tout le monde, et tant pis si parfois je suis seule avec mes préventions. Marre des certitudes affichées, du verbe haut, de la vulgarité. Et tant pis si ça ressemble à de l'orgueil, et tant pis si je manque d'humour. Ce soi-disant humour qui ne respecte rien, qui s'impose en grands éclats de voix, qui bouscule avec indifférence, non je ne le partage pas en effet.

Voilà des siècles semble-t-il une petite fille solitaire avait entendu avec surprise la psychologue affirmer que d'autres, tout près, lui ressemblaient pourtant. D'autres qu'elle s'était essayé vainement à identifier pendant des semaines par la suite. Dans une autre vie encore le bonheur de découvrir qu'il suffisait parfois de si peu pour rencontrer des personnes aimables et attentives. Mais entre temps j'ai dû perdre le mode d'emploi, oublier que la solitude est plus fréquente que l'élection, qu'il ne suffit pas d'un trait de caractère pour faire passer tous les autres.

Retrouver, après tout, l'exigence. Apprécier à sa juste valeur la douceur et la compréhension. Fuir sans remords les aspérités. Ignorer sans complexe les éclats de tout ordre. Ne plus chercher une impossible harmonie. Pas plus qu'une adhésion universelle.

J'aimerais pouvoir être capable de dire parfois "Je ne vous aime pas", être capable de cette violence inimaginable aujourd'hui, alors même qu'elle s'exerce sans retenue chez tant d'individus croisés au quotidien...

J'étais partie pour un manifeste, une résolution éclatante, voilà que l'ombre l'emporte. Mieux vaut donc arrêter là et attendre tout tranquillement le retour du soleil.

mercredi 27 janvier 2010

"une issue"...

Samu. Urgences. Attente. Longue, très longue attente. Un premier médecin, jeune, souriant, rassurant... sauf un mot au détour d'une phrase. Un mot qu'on n'entend pas, qu'on n'a pas envie d'entendre. Et puis la crise est passée, et puis ici on soigne, on guérit. Forcément.
Attendre, encore, et encore.
Le chirurgien arrive. Il a l'air de réciter une leçon, parle bas, lentement, suspend ses phrases... Quand même, ce mot là on ne peut pas le laisser passer. Interrompre, questionner. Et brusquement sentir les larmes qui montent, les retenir, ériger très vite des défenses, refuser d'y croire, être à la fois consciente et anéantie. Entendre surtout les mots qui rassurent, s'y raccrocher.
Attendre encore. Et puis répondre aux inquiétudes, aux questions de celles qui sont loin, et soudain s'effondrer, sans s'y attendre, sans rien pour se retenir.
Attendre, attendre, se rassurer, traquer les signes, les preuves, attendre.

Une chambre banale, juste un peu de fatigue, quand même beaucoup de douleur, ça ira, bien sûr ça ira...

Toute la famille rassemblée. Essayer de croire que c'est "juste" une inquiétude légitime. Entendre s'exprimer les sensibilités différentes. Continuer à croire, à chercher ce qui rassure.

Du mieux, beaucoup mieux, s'éloigner, s'inquiéter tout de même, attendre.

Nouvelle alerte. Nouveau service. Mieux. Dégradation brutale. Stabilisation. Attendre.

48 h d'avis réservé, de flou, de non dits...

Période critique dépassée, soulagement immense. Et puis nouvelle alerte. Commencer à réaliser, refuser d'y penser. S'informer, ne rien savoir de tangible. Attendre.

Se découvrir un seuil de tolérance bien plus bas que prévu. Se confier un peu. Sans oser dire, sans oser penser. Et en même temps lire dans les regards, dans ce que l'on n'arrive pas à dire, que oui, la conscience est bien là de ce qui ne se dit pas.

Croire pouvoir continuer, pouvoir vivre comme si, et soudain constater les ravages de la fatigue, de l'inquiétude. Attendre...

dimanche 10 janvier 2010

Ecrire, parler, ou refermer les portes

Si les mots ont un pouvoir, ça vaut peut-être la peine de les laisser aller. C'est quand même bizarre comme une même journée peut se présenter sous des auspices aussi différents. Toujours attentive aux signes, je croyais pourtant les voir favorables, quoique non, à y réfléchir à présent, non, ça commençait mal. Mais ensuite tout était si lumineux. Et j'ai pris les deux nouvelles de plein fouet. En même temps, ce même jour, je me suis morigénée deux fois en tombant par hasard sur des récits de vie vraiment difficile au quotidien pour des personnes pourtant positives et courageuses. C'est vrai, il suffit de m'arrêter cinq minutes pour réaliser que ma vie est plutôt agréable, et même je pourrais aller jusqu'à réussie quelquefois. Oui, enfin, n'exagérons rien, c'est aussi par plusieurs aspects un sacré gâchis, mais l'un dans l'autre je m'en suis plutôt bien sortie quand même, et bien mieux qu'il n'était prévisible au départ après tout.
Mais on a beau dire, et savoir, les émotions doivent bien dire quelque chose d'une vérité que l'on repousse peut-être à tort, parce qu'enfin si je m'écoutais à bon escient, à propos de signes, parfois je saurais arrêter avant l'effondrement !
Chaque fois que j'ai essayé une véritable introspection, elle s'est terminée au choix par la fuite ou par le mur de briques contre lequel la raison même semble en danger.
Parfois il faut juste accepter de se laisser submerger, sans comprendre, sans raisonner.
Oui, c'est un peu mal venu
J'allais ajouter qu'il y a plus grave, mais non, en fait rien n'est plus grave que la mort.
Voilà des années de cela, quand ça allait vraiment très mal, je me répétais que ceux qui sont enfermés, ceux qui sont mourants devaient m'interdire de renoncer, de céder au mal être, à ce qui ne voulait pas se reconnaître comme une dépression.
Mis en fait, rien n'a changé.
Les mêmes interdits. Les mêmes barrières. Les mêmes douleurs. Les mêmes abîmes.
D'ailleurs, c'est aujourd'hui aussi que G. publie à nouveau sur son blog en sommeil, deux articles coup sur coup, lui qui affirme écrire pour ne pas sombrer.
Je ne sais pas quel est le pouvoir véritable des mots. Mais il semble tout de même jouer un rôle indispensable.
Alors tant pis. Décousus, incompréhensibles, au fil de la peine qui cherche à se dire pour être un tant soit peu canalisée, des mots jetés au vent. Pas vraiment au vent d'ailleurs, pas vraiment non plus au silence d'un journal intime, des mots qui suivront leur chemin quel qu'il puisse être.

Et c'est le miracle en somme, lorsque sa chanson est bonne, car c'est pour la joie qu'elle lui donne qu'il chante la terre.