mercredi 27 janvier 2010

"une issue"...

Samu. Urgences. Attente. Longue, très longue attente. Un premier médecin, jeune, souriant, rassurant... sauf un mot au détour d'une phrase. Un mot qu'on n'entend pas, qu'on n'a pas envie d'entendre. Et puis la crise est passée, et puis ici on soigne, on guérit. Forcément.
Attendre, encore, et encore.
Le chirurgien arrive. Il a l'air de réciter une leçon, parle bas, lentement, suspend ses phrases... Quand même, ce mot là on ne peut pas le laisser passer. Interrompre, questionner. Et brusquement sentir les larmes qui montent, les retenir, ériger très vite des défenses, refuser d'y croire, être à la fois consciente et anéantie. Entendre surtout les mots qui rassurent, s'y raccrocher.
Attendre encore. Et puis répondre aux inquiétudes, aux questions de celles qui sont loin, et soudain s'effondrer, sans s'y attendre, sans rien pour se retenir.
Attendre, attendre, se rassurer, traquer les signes, les preuves, attendre.

Une chambre banale, juste un peu de fatigue, quand même beaucoup de douleur, ça ira, bien sûr ça ira...

Toute la famille rassemblée. Essayer de croire que c'est "juste" une inquiétude légitime. Entendre s'exprimer les sensibilités différentes. Continuer à croire, à chercher ce qui rassure.

Du mieux, beaucoup mieux, s'éloigner, s'inquiéter tout de même, attendre.

Nouvelle alerte. Nouveau service. Mieux. Dégradation brutale. Stabilisation. Attendre.

48 h d'avis réservé, de flou, de non dits...

Période critique dépassée, soulagement immense. Et puis nouvelle alerte. Commencer à réaliser, refuser d'y penser. S'informer, ne rien savoir de tangible. Attendre.

Se découvrir un seuil de tolérance bien plus bas que prévu. Se confier un peu. Sans oser dire, sans oser penser. Et en même temps lire dans les regards, dans ce que l'on n'arrive pas à dire, que oui, la conscience est bien là de ce qui ne se dit pas.

Croire pouvoir continuer, pouvoir vivre comme si, et soudain constater les ravages de la fatigue, de l'inquiétude. Attendre...

dimanche 10 janvier 2010

Ecrire, parler, ou refermer les portes

Si les mots ont un pouvoir, ça vaut peut-être la peine de les laisser aller. C'est quand même bizarre comme une même journée peut se présenter sous des auspices aussi différents. Toujours attentive aux signes, je croyais pourtant les voir favorables, quoique non, à y réfléchir à présent, non, ça commençait mal. Mais ensuite tout était si lumineux. Et j'ai pris les deux nouvelles de plein fouet. En même temps, ce même jour, je me suis morigénée deux fois en tombant par hasard sur des récits de vie vraiment difficile au quotidien pour des personnes pourtant positives et courageuses. C'est vrai, il suffit de m'arrêter cinq minutes pour réaliser que ma vie est plutôt agréable, et même je pourrais aller jusqu'à réussie quelquefois. Oui, enfin, n'exagérons rien, c'est aussi par plusieurs aspects un sacré gâchis, mais l'un dans l'autre je m'en suis plutôt bien sortie quand même, et bien mieux qu'il n'était prévisible au départ après tout.
Mais on a beau dire, et savoir, les émotions doivent bien dire quelque chose d'une vérité que l'on repousse peut-être à tort, parce qu'enfin si je m'écoutais à bon escient, à propos de signes, parfois je saurais arrêter avant l'effondrement !
Chaque fois que j'ai essayé une véritable introspection, elle s'est terminée au choix par la fuite ou par le mur de briques contre lequel la raison même semble en danger.
Parfois il faut juste accepter de se laisser submerger, sans comprendre, sans raisonner.
Oui, c'est un peu mal venu
J'allais ajouter qu'il y a plus grave, mais non, en fait rien n'est plus grave que la mort.
Voilà des années de cela, quand ça allait vraiment très mal, je me répétais que ceux qui sont enfermés, ceux qui sont mourants devaient m'interdire de renoncer, de céder au mal être, à ce qui ne voulait pas se reconnaître comme une dépression.
Mis en fait, rien n'a changé.
Les mêmes interdits. Les mêmes barrières. Les mêmes douleurs. Les mêmes abîmes.
D'ailleurs, c'est aujourd'hui aussi que G. publie à nouveau sur son blog en sommeil, deux articles coup sur coup, lui qui affirme écrire pour ne pas sombrer.
Je ne sais pas quel est le pouvoir véritable des mots. Mais il semble tout de même jouer un rôle indispensable.
Alors tant pis. Décousus, incompréhensibles, au fil de la peine qui cherche à se dire pour être un tant soit peu canalisée, des mots jetés au vent. Pas vraiment au vent d'ailleurs, pas vraiment non plus au silence d'un journal intime, des mots qui suivront leur chemin quel qu'il puisse être.

Et c'est le miracle en somme, lorsque sa chanson est bonne, car c'est pour la joie qu'elle lui donne qu'il chante la terre.

Triste dimanche...

Edit 22 h 26 Décidément... Tristes nouvelles qui touchent peut-être plus qu'elles ne devraient, mais...

dimanche 3 janvier 2010

Nouvel an ?

C'est bizarre ce nouvel an qui n'inaugure pas une nouvelle année quand on y songe. Mais à vrai dire, le premier janvier marque rarement un avènement quelconque...

En fait, les jours et les semaines s'enchaînent, et le quotidien reste le même que l'on "travaille" officiellement ou non. C'était peut-être différent pendant l'enfance, peut-être que les vacances marquaient réellement un temps distinct, mais je n'en suis même pas certaine en fait.

En tout cas aujourd'hui, et depuis bien des années maintenant, c'est la continuité qui prédomine. Certes certains jours le réveil ne sonne pas, certes certaines semaines se déroulent sous d'autres cieux et l'ambiance, les rencontres, les relations peuvent être différentes, mais l'essentiel... enfin peut-être pas du tout l'essentiel justement... disons que les gestes, le rythme, les préoccupations restent plus ou moins les mêmes jour après jour après jour.

Parfois c'est aussi ennuyeux que cela en a l'air, parfois c'est plutôt rassurant, le plus souvent c'est juste le quotidien, l'habitude, la nécessité. Sans même y penser, simplement ce qui doit être fait.

Mais là, tout de suite, c'est plus proche du manque que de la plénitude. J'ai envie de passion, de bouleversements, de découvertes indicibles, pas de quotidien... Le temps passe, les rêves réalisables ne sont plus légion à moins d'aveuglement persistant, et l'absolu devient un manque impossible à combler.

Pff, pas très gai le développement là. Qu'est-ce que je raconte ? Alors que le spirituel me nourrit à nouveau régulièrement, alors que je retrouve le plaisir de voir tout disparaître au profit d'un livre, alors que la fatigue et l'angoisse se sont éloignées, alors que ce "nouveau" media m'a ouvert des portes inattendues sur des univers étonnamment divers - bien plus accessible quoi qu'on en dise que dans des rencontres de hasard.

Allez disons quand même que ce sera le début de quelque chose, d'un nouveau regard pourquoi pas ?

2010, on peut en faire un 3, et 3 c'est un chiffre que j'aime.