vendredi 26 juillet 2013

Multiples

Maintenant que j'ai trouvé mon rythme de croisière - et le moyen de dormir malgré la chaleur écrasante dans un appartement sous les toits, s'invitent à toute heure les interrogations existentielles.

Le pourquoi de la Vie, les limites de la conscience, l'influence de l'enfance sur l'âge adulte, les choix et le destin, la nature de Dieu, les souvenirs et les points de vue...

La médiathèque est étrangement dépourvue en été, soit les livres partent en vacances, soit les habitués ont fait des provisions. Impossible de lire les tomes dans l'ordre quand je croyais avoir d'inépuisables réserves ou presque. Il n'y a pas si longtemps, j'aurais acheté les volumes qui tardent à revenir, mais moins de place et toujours plus de livres, ce n'est plus envisageable. Alors je découvre ce qui reste, L'Algébriste de Ian M. Banks un peu trop jargonnant au départ mais fascinant assez vite, et puis j'aime tous ceux qui imaginent des étoiles conscientes et une profusion de formes de vie intelligentes.

Les vacances cela veut dire aussi un ado 24 h sur 24 et la paix et l'harmonie ne sont pas souvent à l'ordre du jour ! J'essaie de ne pas m'inquiéter outre mesure mais c'est plus facile à dire... Plutôt que franchir le pas psy un forum de "cigognes", il n'y a pas grand chose qui me corresponde, ni pour les inquiétudes ni pour le style d'ailleurs, mais ce fut quand même utile pour relativiser. Il n'empêche, le chaud et le froid c'est épuisant et l'inquiétude apparemment destinée à durer longtemps encore.

Sur un autre forum, quotidien celui-là, des évocations récurrentes de conflits parents-enfants, mais cette fois ce sont les enfants devenus grands qui ne veulent plus entendre parler de leur famille, qui coupent les ponts et s'en félicitent... C'est une chose que j'ai le plus grand mal à comprendre. Enfin, je comprends le processus et les raisons invoquées mais je n'arrive pas à imaginer que l'on puisse réellement renier ses parents, les rayer de sa vie. D'ailleurs, ce n'est visiblement pas tout à fait le cas puisqu'ils ne peuvent s'empêcher de ressasser. Et incidemment, lors du dernier séjour éclair en famille, j'ai (re)découvert à quel point les souvenirs peuvent être personnels. Il était question de l'inscription en fac des neveux, une discussion dans laquelle je n'intervenais même pas, et voilà que ma mère parle de moi. Cela fait des années que j'ai appris à ne plus m'énerver, à ne plus revenir sur le passé, ça finit toujours mal et pour tout le monde. Mais là, j'étais tellement surprise que je n'ai pu me retenir. Et j'ai réalisé, une fois de plus mais sur un sujet plus sensible qu'un autre, à quel point nos souvenirs peuvent être différents. Enfin, différents ce n'est pas le mot juste ! Pour un peu, je pourrais croire être tombée dans une dimension parallèle et entendre parler d'une autre !





vendredi 5 juillet 2013

En vacances !!!

 Enfin !

J'ai toujours du mal avec les fins d'années, mais je crois que celle-ci a été particulièrement déstabilisante.

Déjà année exceptionnelle avec cinq classes et trois niveaux en Français - étant entendu que cela devait être "chacun son tour" sauf qu'au bout du compte, ce sont toujours les mêmes qui n'ont pas vraiment le choix entre le service d'agrégé, les temps partiels, le BMP... Mais c'est absolument certain : plus jamais !

Ensuite, d'ordinaire, les élèves se sentent en vacances dès le mois de mai et les absences se multiplient en juin au point de se retrouver après le brevet avec plus d'adultes que d'élèves dans l'établissement. Des élèves qui viennent pour s'amuser, regarder un film, mais certainement pas travailler. Quoi ? Mais on va pas travailler ! Mais avec M. X ou Mme Z. on joue/regarde des films/goûte/fait ce qu'on veut... Mais ça sert à rien, y'a plus de notes ! Et de l'autre côté, des professeurs sans arrêt sollicités, de réunions diverses en documents - toujours plus qu'urgents - à remplir, entre surveillance interminable et correction marathon, entre prévisions de rentrée peu enthousiasmante et répartitions pas toujours paisibles à prévoir juste après ces conseils irritants où tout le monde passe avec ou sans travail, avec ou sans les capacités minimales. Sans compter l'évaluation surprise en cinquième cette année.

Mais ce que je déteste particulièrement d'ordinaire, ce sont les assemblées générales où toute les rancoeurs, toute la fatigue accumulées se déversent et s'exacerbent dans le tumulte et quelques éclats de colère pas toujours maîtrisés.

Et bien, finalement, je me demande si ce n'est pas un moindre mal... Parce que situation totalement inédite cette année : pas un seul élève n'est revenu après le brevet et pas une seule réunion prévue... Du coup, nous étions là sans y être, pas en vacances mais pas au travail, désoeuvrés mais pas libérés. Alors certes, c'est l'occasion de discuter à bâtons rompus et de découvrir certains sous un autre jour mais... c'est surtout long et assez vain de venir pour faire acte de présence.

D'un autre côté, je ne me sens pour une fois ni énervée ni épuisée (même si je m'endors régulièrement devant une série et si je n'arrive plus à lire plus d'un chapitre...) et je n'ai pas eu à meubler le temps entre deux heures avec une poignée d'élèves : puisque personne ne se présentait, après la récréation je partais sans remords.

Aujourd'hui, traditionnel pot de départ. Comme d'habitude, un "discours" très informel (qui tourne autour de l'esprit d'équipe si bien renforcé, mais oui, bien sûr...) puis quelques cadeaux distribués sans ordre, sans cérémonie, sans ouverture du paquet parfois, et sans réelle possibilité pour le récipiendaire de s'exprimer. Une habitude mais je n'arrive toujours pas à m'y faire. Surtout quand je repense aux discours émouvants, (ou bien sentis !), à l'émotion, au plaisir partagé dans d'autres (euh, non, dans tous les autres en fait) établissements déjà fréquentés.

La cuisine, elle, a bien fait les choses, de canapés en petits gâteaux, et une fois les bouteilles ouvertes, tous les présents passent de groupe en groupe et c'est un moment vraiment sympa et convivial. Beaucoup d'enfants aussi, trop jeunes pour la plupart pour être élèves, ça change pas mal l'ambiance.

C'est aussi le premier jour où il fait vraiment chaud depuis des semaines, le genre de chaleur soudaine qui assomme un peu, peut-être est-ce pour cela que les départs échelonnés ont lieu bien plus vite qu'à l'ordinaire. Et me voilà donc officiellement en vacances en début d'après-midi. J'ai l'impression que ces circonstances particulières vont m'éviter les quelques jours de flottement, de décompression qui ne sont ni périodes de travail ni réellement loisir. A voir...

Donc volets aux trois quarts baissés, courant d'air (tant qu'il y en a encore), boisson fraîche, fond sonore, et surf paisible. Pas mal du tout comme transition !

Vive les vacances !