vendredi 29 avril 2011

Mes amis d'autrefois...


Le site Copains d'avant signale l'arrivée d'une nouvelle photo. En dehors de celle que j'ai fini par accepter comme la mienne au fil des années (et ce fut un long combat en vérité !) je n'y reconnais aucune image. Mais incorrigible nostalgique des années d'enfance je laisse un message à l'intention de la seule amie dont je me souvienne de cette lointaine époque (classe de 6° quand même...)
Celui qui répond est sur la photo un garçon souriant qui ne m'évoque absolument rien. Mais son commentaire m'interpelle : il s'interroge sur les mécanismes de la mémoire. Sujet récurrent s'il en est dans notre profession !

Et de fil en aiguille, je m'interroge aussi sur les destins. Ce garçon apparemment populaire et souriant à son entrée au collège est devenu réalisateur. Et en même temps, ce garçon bien enraciné qui a suivi toute sa scolarité de collégien dans le même établissement du sud habite aujourd'hui à l'autre bout de la France.

Nous déménagions tous les deux, trois ou quatre ans (quatre ans étant un record de durée en réalité) et j'ai toujours cru que cela avait à voir avec ma réserve et mes difficultés à me lier, comme à ce besoin de racines quitte à les enjoliver un peu.
Cette année de 6° ne fut pas très facile, et à posteriori je mets cela sur le compte de... l'entrée en 6° justement ! Mais finalement, je me demande...

A mieux y réfléchir, je me souviens d'une photo (perdue, dommage) où le jeune photographe avait obtenu de ma part un vrai sourire. Et je m'en souviens comme d'un exploit alors que je devais avoir dans les 8 ans à l'époque... Même sur les photos de toute petite fille je ne souris pas. Ma mère raconte souvent que le regard de sa petite fille l'impressionnait (pour ne pas dire l'effrayait...), trop grave et trop sérieux...

Il semblerait donc bien que les déménagements et déracinements répétés n'y soient pour rien, ou au pire n'aient que renforcés une pente naturelle.

En d'autres temps d'intense introspection j'avais quand même supposé qu'il aurait été plus facile de faire accepter sa différence ou sa particularité dans un groupe qui vous aurait toujours connu. Et voilà que je n'en suis plus si sûre après tout.

Evidemment, je replonge dans le passé. Et redécouvre mes livrets scolaires. Sauf cas bien particuliers, les commentaires ne se superposent pas du tout à mes souvenirs. Et un seul nom me parle clairement : le professeur de Lettres en première, éblouissante d'érudition mais qui parlait presque toujours dans le brouhaha et faisait comme si de rien n'était - un vrai cours magistral pour le coup ! Les professeurs de collège n'ont pas mis leurs noms, juste la matière, dommage, j'aurais aimé vérifier si là aussi mes souvenirs travestissent ou non le passé.

Quête sans doute inutile et sans fin, après tout même les souvenirs les plus enracinés dans la mémoire familiale divergent considérablement selon la personne qui les évoque.

Oui, la mémoire et son fonctionnement sont fort mystérieux, tout autant que les cheminements personnels. Et cependant je crois profondément que tout pourrait s'expliquer, se dessiner avec une aveuglante clarté si l'on pouvait prendre le juste recul pour le faire. Et je garde cette conviction que ce pourrait être possible au dernier moment de cette vie.

Ou lors d'une "seconde d'éternité", cette étrange expérience qui ne dure qu'une fraction de seconde mais où tout semble prendre sens de toute éternité, où soudain le parfait équilibre de l'univers devient perceptible. Une expérience impossible à oublier et dont pourtant la vérité s'estompe presque aussitôt.


Et tout ça pour une photo de classe !

dimanche 3 avril 2011

Les jours passent, je demeure

Une journée qui devait se dérouler sans heurt brutalement interrompue par un triple appel affolé que je n'écoute, honte à moi, que deux heures plus tard. Du coup, je file, monte quatre à quatre les étages, pour retrouver un petit filou qui certes s'est fait mal mais ne réclame en aucun façon une visite aux urgences...
Le lendemain est une journée ensoleillée, de celle qui vous donne envie de rire et de danser. Et c'est ce jour-là que se déroule une petite conversation légère et souriante dans une ambiance aussi confiante que décontractée. Décidément cet homme et ses défauts m'agréent de plus en plus...
Le jour suivant est un samedi chargé mais pas trop qui devrait se dérouler calmement sous un ciel d'azur. Sauf que, non seulement le ciel reste gris et l'atmosphère humide, mais un méchant virus a choisi son moment pour attaquer. Je ne résiste pas au-delà de la matinée et me réfugie sous la couette... dont il faudra bien émerger tout de même pour accomplir au moins ce qui ne peut être retardé davantage. L'air frais me fait du bien, accalmie mensongère car la nuit fut fort difficile !
Et voilà que le soleil repointe le bout de son nez en cette fin d'après-midi dominicale. Bien sûr il restera à faire tout ce qui fut par force négligé sur ces derniers jours, bien sûr la forme n'est pas encore au rendez-vous, mais tout de même je me sens bien, paisible en somme.