Parce que je lis, parfois ? souvent ? des mots touchants sur ces blogs de plus en plus nombreux qui me retiennent.
Parce que, l'hiver aidant peut-être, reviennent des souvenirs d'enfance. Une enfance solitaire où parfois quelqu'un ouvrait sans le savoir une fenêtre vertigineuse.
Parce que le temps passe, que les promesses ne devraient pas s'éteindre.
Parce que, finalement, ce n'est plus aussi difficile qu'autrefois d'entrer en résonance.
Même si, tout de même, l'assurance n'est vraiment pas au rendez-vous.
Malgré l'inquiétude toujours présente d'être mal jugée, mal comprise, le second risque peut-être pire que le premier.
Une envie grandissante d'être soi-même en-dehors de l'espace intime.
Une envie qui s'affirme.
Une nouvelle ère peut-être.
Voici quelques jours, deux semaines peut-être, j'ai cru avoir envie de rencontres. Une illusion qui a perduré quelques heures lorsque les premières réponses sont arrivées. Un malentendu comme je m'en suis très vite rendue compte.
La rencontre en elle-même n'est pas la solution.
Je suis encore, toujours, extrêmement surprise de voir ces autres qui retrouvent si vite une compagnie au quotidien. Que ce soit à l'issue d'une rupture, que ce soit après un deuil, ma surprise est la même. Je m'étonne sans vraiment comprendre, tant mieux pour lui, tant mieux pour elle, mais l'étonnement l'emporte de très loin sur mes propres regrets.
Parce que finalement je n'ai pas de regret. Une certaine lassitude parfois. Des questions sans réponse. Mais, non, ce n'est pas cette souffrance, ni même cette absence, ce vide dont on me parle comme d'un monde décidément étranger.
Bien sûr après celui du prince charmant, l'âme soeur est un mythe bien tentant. Mais pas au prix d'une trahison, d'un ajustement au réel, de compromis compromission.
Un cadeau, un miracle : avec bonheur. Une quête : non.
Lorsque je me retourne, la route est jalonnée de ces rencontres évidentes, aussitôt naturelles. Rares et précieuses, pleinement reconnues aussi. Mais bien trop rares, à présent que les années sont bien comptées, pour imaginer pouvoir jamais les provoquer.
Je laisse se dérouler le fil du destin, avec ses failles et ses sommets, ses interrogations existentielles et ses bonheurs éclatants, ses petites joies et ses scories, allez, bien dérisoires.
J'espère bien en voir un jour la cohérence et en juger la couleur tout à fait chatoyante. Une cohérence par deux fois entraperçue en fait.
Voir un jour, même une ultime seconde, la trame de l'existence, ses fils entremêlés, ses noeuds comme ses raccords, et surtout ce fil légendaire qui court tout du long sans jamais dévier.
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1 commentaire:
Une de mes collègues me disait parfois : "Tu as de la chance, toi : pas de mari, pas d'enfants... tu es tranquille !". L'air vaguement envieux... alors que pour rien au monde elle n'aurait quitté sa manière de vivre pour la mienne...
La solitude n'est pas facile, certes. Mais... il y a la famille et les amis pour l'éclairer... Des relations qui durent depuis des années, des décennies, et qui sont autant de points d'ancrages...
Un exemple parmi tant d'autres ? J'ai été très touchée que le fils d'une amie (on s'est connues en 77 !) me demande de relire pour correction un chapitre de sa thèse de sociologie : je l'avais revu cet été et, pour lui, je fais d'autant plus partie de sa famille - même si je le vois rarement - que je l'ai parfois gardé avec son frère quand il était petit. Cette marque de confiance d'un jeune de 30 ans m'a beaucoup émue.
Je suis très fidèle en amitié, j'ai beaucoup d'amis... et cela compte énormément pour moi...
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