vendredi 29 juin 2012

L'orientation côté parent

Je suis à deux doigts de la schizophrénie la plus totale. Encore une ou deux nuits comme celle-là et ce sera officiel, je vais faire partie de ceux qui haïssent l'éducation nationale...

Rendez-vous inutiles à répétition, interlocuteur tout sourire qui ne vous entend pas quand il affirme le contraire, dialogue de sourds à tous les étages, exaspération à peine déguisée du responsable à qui l'on a l'outrecuidance de demander des informations pourtant indispensables, délais impératifs pour vous mais immanquablement repoussés de l'autre côté, incohérence des décisions entre les différentes instances, justifications qui défient ouvertement la logique, textes officiels ouvertement méprisés...

Et au bout du fil, jour après jour, des personnes bien embêtées, qui font de leur mieux pour vous rassurer, mais jamais aucun responsable disponible - ces mêmes responsables qui vous encourageaient à les appeler sans hésitation, qui juraient la main sur le coeur avoir toujours le temps de vous recevoir ou de vous rassurer !

Maintenant que ma colère et ma frustration sont écrites noir sur blanc, je reconnais avoir également rencontré quelques personnes sensibles, et aussi attentives à mes inquiétudes qu'au désarroi du principal intéressé, mais visiblement ce ne sont pas ces personnes là qui décident en fin de compte.

Confier l'avenir (au moins scolaire mais c'est loin d'être anodin) d'un enfant à un logiciel (orientation contingentée, en voilà un joli mot pour enrober l'angoisse et l'attente !), se fier à une moyenne sans tenir compte de son évolution, interroger une motivation pour ne pas du tout en tenir compte, proposer une solution quand celui qui en détient la clé vous la refuse obstinément : l'administration dans toute sa splendeur et, oui, il y a vraiment de quoi en perdre son calme et sa patience !

Et à bien y réfléchir, si tout cela me touche tellement, c'est sans doute aussi parce que je suis déjà passée par là, que tout cela réveille un passé jamais tout à fait surmonté. Et ça me met d'autant plus en colère de découvrir que je n'ai rien pu empêcher après avoir déjà vécu une même injustice aveugle. Alors, certes, j'ai brillamment surmonté les obstacles, mais j'aurais tout de même voulu les éviter à mon propre fils ! Et plus encore, j'aimerais qu'il ne connaisse jamais ce sentiment d'inachevé qui ne m'a jamais quitté. Parce que "réussir malgré tout", ce n'est pas réussir tout court, et il en reste des blessures qui minent durablement la confiance en soi.

La confiance en soi. Je crois que c'est exactement là que se situe le problème. J'étais persuadée qu'il n'en manquait pas, que de ce côté au moins la réussite était totale. Mais le voir se décomposer à chaque étape, assister à une crise de larmes et de découragement, à une négation de ses propres capacités... Je crois bien que c'est précisément ça que je ne suis pas prête de pardonner à ceux qui tranchent du haut de leurs certitudes.