dimanche 12 octobre 2014

Erreur de copie

Au temps où je dévorais les livres sans penser à retenir le nom de l'auteur, j'ai lu avec passion le récit d'un homme qui devient fou à force d'essayer en vain de prendre la lumière en défaut. J'en ai gardé toute ma vie la certitude que "la nature ne fait jamais d'erreur". Une sorte de déclinaison d'un autre mantra "Les voies du Seigneur sont impénétrables", dont j'ai découvert des années plus tard la version anglaise à la poésie aussitôt adoptée "Lord moves in mysterious ways".

Et voilà que la foudre s'abat sur mes certitudes en plein juillet. Il semblerait qu'une erreur se soit produite lors d'une duplication de cellules. C'est peut-être ce héros improbable cherchant à piéger la lumière qui m'empêche toujours d'y croire, même quand la douleur me plie littéralement en deux.

C'est difficile en même temps d'imaginer une menace mortelle tapie en soi sans que l'on en ait conscience. Encore que... en réalité je crois l'avoir compris, deviné, senti, bien avant l'annonce officielle. Exactement comme j'ai su être enceinte bien avant un médecin clairement dubitatif.

Enfin bref, après toutes ces semaines hors du temps, entre impuissance et douleurs, mais surtout impuissance, je me retrouve enfin telle qu'en moi-même, malgré cet étrange ennemi silencieux que l'on doit combattre avec une puissance telle que ses "effets secondaires" sont apparemment plus violents que leur cible.

Rien n'est sûr, l'avenir proche comme lointain ponctué de rendez-vous et d'échéances mais je ne me sens plus dépossédée, et ça, c'est une vraie bonne nouvelle, une autre raison, que d'aucuns qualifieraient d'irrationnelle, d'y croire à nouveau.