dimanche 19 décembre 2010

Un peu de nostalgie sous le ciel gris :

Quand j'étais petit

Essayer de deviner l'adulte dans le visage de l'enfant...

Chez nous, c'est facile. Enfin, c'est ce que l'on dit depuis toujours. Mais cela semble bien vrai pourtant, de l'enfance à l'âge adulte, les photos de famille montrent les mêmes visages, les mêmes regards, les mêmes expressions.

Et pourtant, sur ces visages inconnus, parfois tant de différences entre la promesse et sa réalisation...

Je me demande ce que penseraient de nos photos de famille de parfaits inconnus ? Mais la question restera sans réponse, car aucun inconnu, jamais, n'est convié à les regarder.

Une fois, une seule, j'ai vu dans la vraie vie des photos de famille dans un salon... et reconnu sans erreur la petite fille devenue femme.

vendredi 17 décembre 2010

Oui, mais vous leur parlez trop français

Pour fêter les vacances, une petite anecdote attendrissante.
En aide aux devoirs, un petit groupe assez hétéroclite. Une grande fille, disons spontanée, que je viens de reprendre sur son langage. "Oui, vous nous dites que c'est pas bien de dire "bordel" mais vous, vous le dites aussi". J'ai à peine le temps de protester qu'une voix s'élève "Ah non, ma prof de français elle va jamais t'insulter, même pour te dire par exemple que t'es débile elle va trouver des mots mieux, des mots bien comme il faut".
C'était l'un de mes élèves, et c'est bien la première fois que j'entends un compliment de sa part. J'ai un peu tiqué sur "débile" mais il essayait tellement de préciser sa pensée, il était si mignon à défendre "sa" prof de français...
Le genre de surprise qui rassure et compense les réunions parents-prof où un parent vient vous reprocher de parler "trop français" (!) pour que les élèves puissent comprendre.

jeudi 16 décembre 2010

Un destin

Parce que je lis, parfois ? souvent ? des mots touchants sur ces blogs de plus en plus nombreux qui me retiennent.
Parce que, l'hiver aidant peut-être, reviennent des souvenirs d'enfance. Une enfance solitaire où parfois quelqu'un ouvrait sans le savoir une fenêtre vertigineuse.
Parce que le temps passe, que les promesses ne devraient pas s'éteindre.
Parce que, finalement, ce n'est plus aussi difficile qu'autrefois d'entrer en résonance.
Même si, tout de même, l'assurance n'est vraiment pas au rendez-vous.
Malgré l'inquiétude toujours présente d'être mal jugée, mal comprise, le second risque peut-être pire que le premier.
Une envie grandissante d'être soi-même en-dehors de l'espace intime.
Une envie qui s'affirme.
Une nouvelle ère peut-être.

Voici quelques jours, deux semaines peut-être, j'ai cru avoir envie de rencontres. Une illusion qui a perduré quelques heures lorsque les premières réponses sont arrivées. Un malentendu comme je m'en suis très vite rendue compte.
La rencontre en elle-même n'est pas la solution.
Je suis encore, toujours, extrêmement surprise de voir ces autres qui retrouvent si vite une compagnie au quotidien. Que ce soit à l'issue d'une rupture, que ce soit après un deuil, ma surprise est la même. Je m'étonne sans vraiment comprendre, tant mieux pour lui, tant mieux pour elle, mais l'étonnement l'emporte de très loin sur mes propres regrets.
Parce que finalement je n'ai pas de regret. Une certaine lassitude parfois. Des questions sans réponse. Mais, non, ce n'est pas cette souffrance, ni même cette absence, ce vide dont on me parle comme d'un monde décidément étranger.
Bien sûr après celui du prince charmant, l'âme soeur est un mythe bien tentant. Mais pas au prix d'une trahison, d'un ajustement au réel, de compromis compromission.
Un cadeau, un miracle : avec bonheur. Une quête : non.
Lorsque je me retourne, la route est jalonnée de ces rencontres évidentes, aussitôt naturelles. Rares et précieuses, pleinement reconnues aussi. Mais bien trop rares, à présent que les années sont bien comptées, pour imaginer pouvoir jamais les provoquer.
Je laisse se dérouler le fil du destin, avec ses failles et ses sommets, ses interrogations existentielles et ses bonheurs éclatants, ses petites joies et ses scories, allez, bien dérisoires.
J'espère bien en voir un jour la cohérence et en juger la couleur tout à fait chatoyante. Une cohérence par deux fois entraperçue en fait.
Voir un jour, même une ultime seconde, la trame de l'existence, ses fils entremêlés, ses noeuds comme ses raccords, et surtout ce fil légendaire qui court tout du long sans jamais dévier.

jeudi 9 décembre 2010

Fondateur, culturel, universel, hum...

Journées de 12 h, ce sera un passage ultra rapide.

Un vrai silence pendant la lecture des passages de la Bible sur Adam et Eve, puis Abel et Caïn. Des regards attentifs. Puis plein de questions pertinentes.

Une jeune fille sage et sérieuse qui détourne le regard, puis baisse discrètement la tête, chaque fois que sur l'écran apparaît la reproduction d'une peinture dont l'un des personnages soit, même légèrement, dénudé... Celle-là, c'est bien la première fois que ça m'arrive ! D'autant plus que j'ai passé la série dans deux classes, et aucune réaction avec l'autre classe. Par contre, là, très vite, les copines ont fait pareil - beaucoup moins discrètement. Aucun garçon n'a réagi - pas sur les images du moins.

vendredi 3 décembre 2010

Un rayon de soleil

Séance cinéma presque hebdomadaire. Aujourd'hui, ce fut Mon pote et j'en suis ravie. Malgré le relatif manque de rythme et un je ne sais quoi qui empêche d'oublier qu'il s'agit d'un film.
De beaux sentiments sans emphase, juste ça, et je me suis sentie soudain plus légère, juste en paix.
Il me semble que c'est finalement assez rare de voir aujourd'hui à l'écran "juste quelqu'un de bien, sans grand destin".
Un bon moment. Et en prime une image très émouvante lors de "l'entretien d'embauche".