lundi 8 avril 2013

Passion juvénile, vraiment ?

Double surprise ce midi en salle des profs. Comme la salle est très loin d'être bien conçue, il est impossible de ne pas entendre les conversations des autres - sauf quand certaines hurlent au téléphone ou explosent de rire en toute discrétion empêchant absolument toute autre conversation, mais c'est un autre sujet.

Et donc, j'entends deux collègues parler d'une salle de spectacles rock, puis de groupes, et même de l'une de mes idoles de jeunesse "qui a encore une pêche d'enfer". Ils ont même fini par de vraies remarques puériles d'ailleurs, pas bien loin d'un magazine d'ado...

La première surprise, c'est que l'un d'eux est le stagiaire que je ne supporte pas - en toute subjectivité, mais il m'énerve dès qu'il ouvre la bouche, s'obstine à laisser ouverte la porte de communication lorsqu'il fait cours dans la salle à côté, et emprunte le rétro sans prévenir. Rien d'important, mais bon, nous n'avons pas du tout sympathisé et je ne cherche pas à mieux le connaître. Du coup, découvrir que nous avons des passions communes... ça fait un peu bizarre. Mais, non, pas au point de faire plus ample connaissance, non merci.

La deuxième et la plus troublante surprise vient de son interlocuteur. Un collègue discret, charmant, qui de temps en temps fait une remarque pleine d'humour et de bon sens sans jamais hausser la voix. Mais surtout... un collègue... comment dire, d'une certaine maturité ?

Oui, je me rends bien compte m'être, par deux fois, fiée à tort aux apparences. Mais je réalise surtout que ce n'est pas la première fois que je prends en pleine figure la réalité... de mon âge !

J'oublie régulièrement que la musique rock n'est plus de la musique de jeune. Et je l'oublie d'autant plus que j'ai grandi dans une famille et un milieu où elle n'était vraiment pas à l'honneur. En fait, pendant très longtemps, je ne connaissais personne qui partage certains de mes goûts musicaux. Et quand j'ai rencontré - avec une certaine surprise d'ailleurs dont je me souviens encore - des personnes qui partageaient non seulement mes goûts, jusqu'aux plus originaux, mais aussi mes souvenirs, elles avaient plus ou moins mon âge - voire quelques années de moins.

Or, le temps a passé, j'ai déménagé loin des lieux de grands rassemblements, loin des salles branchées, je me suis posée aussi, et voilà des années que je n'ai plus ni assisté à un concert de ce type, ni parlé de cette période, sinon avec des amis proches ou avec des membres de ma famille. Je crois que j'ai gardé en mémoire à la fois l'enthousiasme de l'époque et... l'âge que j'avais alors.

Du coup, un adulte, un vrai, qui en parle tout naturellement... Mais bon sang, me voilà donc tout aussi adulte que lui ?!? Mais, mais, mais, cela signifie donc qu'une bonne partie du public est adulte ? Adulte, installé, sérieux, raisonnable, père de famille...

Le ridicule de cette prise de conscience a beau me sauter aux yeux tout en l'écrivant, je vous assure que le choc est rude...

Même si, en vrai, j'étais ravie de les entendre, ravie de les découvrir sous cet angle, et de voir surgir de façon totalement inattendue cet univers sur un lieu si intensément lié au travail et à ses difficultés. Même si un je ne sais quoi m'a empêchée d'intervenir dans la conversation, ils ont illuminé la pause de midi.


Iggy and the Stooges - Live in Detroit 2003 par MVDmusicvideo

Et comme le hasard est facétieux, un ami m'a justement contactée hier pour me proposer d'aller à Argelès cet été pour le festival. Je n'ai dit ni oui, ni non, me demandant en fait si je me sentirais bien à l'aise aujourd'hui dans ce genre de concert...

mardi 2 avril 2013

Pour mémoire

Jolie phrase qui exprime très bien ce que j'aurais dit de manière bien moins claire.

"Mon amie Julie, alors que je rédigeais un article sur les personnes âgés en psychothérapie, m'avait dit ces mots magnifiques: "Tant qu'une phrase n'est pas finie, le dernier mot peut en changer le sens. Il en est de même pour la vie"."

- avec de magnifiques photos d'une petite fille heureuse.

Si c'était à refaire

Oui, mais non. Si c'était à refaire, de toutes façons, les "choix" seraient les mêmes.

Allez, mieux vaut assumer.

Ou simplement faire le deuil de l'idéal.

Simplement... Facile à dire, tiens.