samedi 26 mars 2011

Prendre en main son destin

Cette année, j'ai pris un abonnement spectacles avec une collègue - histoire de ne pas réitérer les renoncements de dernière minute de l'année dernière...
Nous sommes donc parties guillerettes et bien décidées à ne pas nous laisser envahir par la fatigue accumulée.
Le spectacle était gai et dynamique. Ma collègue riait aux éclats et commentait parfois. (J'ai horreur de ça mais je l'aime bien, elle, et c'était vraiment ponctuel). Derrière, juste derrière moi, un couple particulièrement extraverti : la fille poussait des hurlements sans cesse et son ami hurlait littéralement ses commentaires... De quoi me gâcher le plaisir. Mais le problème n'était pas là et j'en étais bien trop consciente.

Et au lieu de me laisser malgré tout entraîner (comme je le faisais autrefois) quitte à n'en garder aucune véritable émotion mais en appréciant juste l'ambiance, l'énergie, les occasions de sourire ou de suivre le rythme. Au lieu d'apprécier en somme, j'ai réfléchi... Réfléchi à ce sentiment de retrait, limite de mal être que je ressentais, cette fâcheuse impression de n'être pas à ma place, à me demander si je n'aurais pas bien mieux fait de rester tranquille à la maison. Si oui ou non, j'allais accepter d'accompagner ma collègue à un autre spectacle, non prévu, le mois prochain.

Et de fil en aiguille, c'est à moi que j'ai fini par m'en prendre. A juste titre, car j'étais bien seule responsable de mon absence de plaisir et de lâcher prise !

Il serait quand même plus que temps que je fasse en sorte d'obtenir ce qui me manque, que je fasse les efforts, les démarches nécessaires pour ne plus subir et enfin choisir vraiment ce que je veux, ce qui me manque tellement.


Guidoni Olympia 83 - 9 - Je marche... par Arcalod



Qu'importe que j'y perde, je veux l'inaccessible

10 commentaires:

Ex-prof a dit…

Je ne sais si la question est vraiment de prendre en main son destin... Dans l'exemple que tu contes (et dans d'autres aussi...), il me semble que le "problème" serait plutôt une trop grande "porosité" entre intérieur et extérieur... Nous sommes tous différents, et les différences des autres (parfois, d'ailleurs, les mêmes que les nôtres...) nous agacent parfois. Si la "barrière de peau" tient son rôle de relative imperméabilité, cela nous conduit à un mouvement de mauvaise humeur. Si elle est trop perméable... cela nous conduit à introspection, remise en question... et angoisses !

Attention ! Je ne dis pas que la remise en question est forcément néfaste ! Mais si elle est due à un événement aussi extérieur que celui que tu décris... c'est la peau qui est trop poreuse, à mon avis !

Axel a dit…

C'est gentil de t'intéresser à mes états d'âme.
Mais je n'étais pas de mauvaise humeur. Je me suis rendue compte - ce soir-là mais cela aurait pu se produire à une toute autre occasion, ça me travaille en fait depuis longtemps - que j'accepte la plupart du temps de faire "comme si" et que cela me satisfait de moins en moins.

Au fond de moi je sais très bien ce qui m'intéresse vraiment, et je sais aussi que je ne fais pas l'effort nécessaire pour que ce soit sinon l'essentiel au moins la part la plus importante.

En prendre clairement conscience était un premier pas, l'écrire - maladroitement sans doute - encore un pas supplémentaire. Le dire clairement et l'affirmer sera une prochaine étape !

Mais je te sais gré de tes encouragements.

Ex-prof a dit…

Alors... bonne continuation et bon courage !

Ed a dit…

En vieillissant, je fais de plus en plus rarement qq chose que je n'ai pas envie de faire. Mais en revanche, je n'ai pas toujours l'énergie pour me bouger et faire ce qui me rendrait pourtant contente...
Alors c'est peut-être un peu ce que tu ressens ?

Axel a dit…

Coucou Ed - Oui, ça y ressemble beaucoup...

Je rêve ou tu viens de me traiter de vieille là ?!

T Euro a dit…

Je n'ai "traité" personne ! Ni toi, ni moi.
Ce phénomène est venu progressivement en vieillissant, pas en devenant une vieillarde...
Tu aurais préféré que je dise "en mûrissant"?
Là, tu m'aurais dit que je présumais qu'hier encore tu étais une ado attardée. :-)

Axel a dit…

;-))

Annie a dit…

ben je ressens de pire en pire la non envie de sortir. Pourquoi faire finalement ? 1 ou 2 heures et alors ça change la vie ? le cinéma c'est pareil. les gens autour qui troublent la concentration, finalement devant la télé (attention pas n'importe laquelle)
je cherche et ne trouve rien pour m'occuper la vie, la retraite hors du collectif c'est dur dur, où on trouve le collectif dont j'ai tellement besoin. Je nostalge des années 70, je ne me consolerai jamais de ce manque que j'ai

Axel a dit…

Ce ne doit pas être facile Annie en effet. Et je ne suis vraiment pas bien placée pour donner des conseils ! Mais je me souviens d'un collègue célibataire qui s'obligeait à sortir une fois par jour pour ne pas sombrer dans la déprime totale, et bien plus récemment d'un collègue retraité depuis 4 ou 5 ans qui continue parfois à sortir au resto avec nous et nous expliquait qu'il ne veut surtout pas finir comme ses copains d'enfance qui une fois retraités ne veulent plus sortir de chez eux et déclinent très, très vite.

A quoi ça sert de sortir une heure ou deux ? Peut-être à rien dix fois et puis la bonne surprise, l'émotion, la rencontre à la onzième ?
Pour le cinéma, séances du matin ou petit cinéma avec une programmation vraiment cinéphile (quand il en reste un à proximité... ce n'est plus le cas ici) ça limite énormément les mangeurs de pop corn et autres commentaires à voix haute.
Je suis plutôt solitaire pour ma part et j'ai bien du mal avec le collectif, mais j'ai l'impression tout de même qu'il reste plusieurs foyers d'action entre Attac, collectif contre le racisme, aide aux sans-papiers, librairies libertaires, et ceux que j'ignore ou oublie, non ?

Annie a dit…

merci je vais y penser (mais je suis très loin des villes où il se passe des choses) je viens d'être déçue des adhérents au PG, leur indifférence) faudrait que je trouve des trucs où je puis être utile à des gens, ici en pleine campagne… je me suis trompée en venant ici, j'essaye de revendre cette maison dans les moins cheres de france, et prendre une hlm en ville