Près de cinq ans plus tard, j'ai toujours du mal à réaliser.
Quelques réactions d'inconnus parfois, un reflet dans une surface réfléchissante, mais la plupart du temps il me semble être encore si proche des tout débuts de l'âge adulte. C'est une étrange sensation que de deviner de plus en plus souvent l'approche de l'autre versant et même la certitude d'une fin.
Je me souviens d'une émission où Aznavour affirmait avec sérénité, une certaine fierté même, son demi-siècle d'existence. Une formulation à laquelle il tenait et qui surprenait son interlocuteur. Dans mon souvenir (en dehors du fait qu'il ne me semble vraiment pas si ancien...) c'était effectivement un homme adulte qui s'exprimait, un homme installé qui avait construit sa vie et en était conscient.
Ce n'est pas du tout, mais pas du tout ce que j'éprouve. Même si quelque chose émerge que j'apprivoise lentement.
Un des thèmes de mon mémoire de maîtrise portait sur l'ambivalence des sentiments humains face à la mort, je ne sais pas vraiment si je le comprends mieux aujourd'hui, si la fascination en est éternelle, ou s'il s'agit d'un fondement de ma personnalité. Je ne sais pas mais il se trouve que le sujet m'occupe pas mal en ce moment. Ou plus exactement envahit quelque peu mes nuits et une partie de mon temps libre sans que j'arrive à déterminer s'il convient de le contenir ou de l'explorer. Encore que j'ai plutôt l'impression d'y plonger avec une curiosité troublante.
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4 commentaires:
C'est un peu comme la date de péremption du yaourt. Comment imaginer qu'en pleine nuit il devienne inconsommable? Eh bien un jour on se dit, "mince, j'ai sûrement dépassé la moitié de ma vie." Hier j'ai entendu une journaliste dire à je ne sais plus qui "à 50 ans, vous êtes à la moitié de votre vie, quel est votre bilan." je me suis dit "quelle jeune inconsciente !" A 50 ans on a de fortes chances d'avoir dépassé la moitié de notre vie depuis au moins 4 ou 5 ans. J'ai peur du temps qui passe, car je sais que je n'aurai pas tout fait. La réforme des retraites m'a fait l'impression d'un hold up sur ma vie. J'aurais préféré qu'on me prenne plus de fric, et vivre libre plus longtemps, même avec peu d'argent. Je ne me sens pas forcément "vieille, ni adulte", mais de plus en plus proche de la mort.
Coucou Ed, je ne voulais réveiller ni inquiétudes ni regrets.
La réforme est un sale coup, oui. Mais je n'éprouve pas cette peur de n'avoir pas tout accompli lorsque viendra l'heure, et je n'assimile pas retraite et liberté. Même si je suis pleinement en accord avec ta dernière phrase.
quelques moments que cela tourne dans ma tête itou...
Quand la retraite était prise à un âge raisonnable, avec pour certains, même, des "cessations progressives d'activité", je crois qu'on pouvait assimiler "retraite" et "liberté", mais plus maintenant.
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