mercredi 5 mars 2014

" Tuer le temps est parfois un cas de légitime défense. "

Un été à Osage county

La journée idéale ce devrait être un film, un livre et le temps de vivre. Mais les journées idéales se défilent petites vacances après petites vacances. Une sorte de malédiction cinéphile. Des bandes annonces, des titres, des interviews qui donnent envie, mais pas le temps, pas le bon moment, et finalement le film n'est plus à l'affiche. A 18 ans comme à 30 ans, j'avais le choix et le temps. Mais aujourd'hui je n'ai plus ni l'un ni l'autre finalement. Pas vraiment le choix parce que deux complexes qui sortent exactement les mêmes films en même temps et les retirent de l'affiche bien trop vite, beaucoup moins de choix aussi parce qu'avec le temps, et une certaine boulimie au début, j'ai fini par voir et revoir tous les classiques et toutes les raretés qui me faisaient envie, puis par devenir bien plus exigeante. Et pas le temps parce que voilà, comme tout le monde, des routines, des obligations, et quand même un boulot qui ne laisse pas tellement l'esprit libre.

Alors j'attends ces fameuses vacances que nous avons paraît-il "tout le temps". Quelques jours, parfois beaucoup de jours en réalité, pour reprendre pied et enfin prendre le temps. Et là... à chaque fois me semble-t-il un véritable désert. Des films pour enfants, des films à grand spectacle qui ne m'intéressent vraiment pas, et allez, dans les grands moments deux films intéressants, dont l'un invariablement n'est proposé qu'une seule fois par semaine, le vendredi à 22 h 15 par exemple. Je pourrais, c'est vrai, mais mince à 22 h je n'ai plus envie et surtout j'ai le plus grand mal avec les soirées ciné - ou plus exactement avec le public en soirée.

Cette fois ce fut donc Un été à osage county, en VF parce qu'il n'y a jamais le choix de toute façon (et du coup entre les grands écrans domestiques et les versions multilingues j'ai encore moins envie de sortir à 22 h pour ce que j'aurai un jour ou l'autre tranquillement installée chez moi...). Et pour être sûre de franchir le pas, je ne me renseigne qu'un minimum, un œil sur le thème, un autre sur le réalisateur et les acteurs et c'est parti. Du coup, je ne m'y attendais pas. Ni à l'intensité, ni à la violence, ni aux échos bouleversants de ces relations familiales.

Alors certes un film intéressant qui suscite réflexions et émotions, mais une émotion que je compenserais volontiers. Comme autrefois, quand j'enchaînais les films, passion, comédie, souvenirs. Si l'un n'était pas tout à fait à la hauteur, si l'autre réveillait la douleur, cela faisait partie du plaisir. Sauf que là, il n'y a rien d'autre sinon un espoir avec les sorties du mercredi. Et le mercredi est plus que décevant, pas un seul titre qui me donne ne serait-ce que vaguement l'envie de me déplacer, ah pardon, si, un, peut-être, à la rigueur. Horaire(s) ? Dimanche 22 h 30.

Et avec tout ça, c'est le premier jour où je me réveille après une vraie nuit de sommeil. Je devrais pouvoir reprendre la lecture ce soir sans avoir à revenir en arrière et me rendre compte que je n'ai plus qu'un souvenir flou de l'intrigue et des personnages !

Par contre, le point incontestablement positif déjà c'est de pouvoir voir et revoir le même épisode de la série qui m'intéresse, en VO, en VF, en boucle, en apprenant par coeur la scène qui continue à me bouleverser après la dixième vision (phénomène rare et précieux). Et je vais oublier tout ce que je ne fais pas du coup.

Peu importe, j'ai du temps.


Citation de Albert Brie -  Le mot du silencieux - 1978.

3 commentaires:

Ed a dit…

Je n'ai pas vu ce film. Mais la série, c'est quoi ? et l'épisode, on peut savoir?

Axel a dit…

Rien qui puisse se dire ici, j'ai des goûts bizarres parfois ;-)

Ed a dit…

Ah, moi, je n'ai honte de rien. On se regarde l'intégrale de Friends pour la deuxième fois. On rigole devant the Big Bang Theory. Et à la télé je regarde Mentalist et Castle ! Alors tu vois, on peut tout dire.