lundi 30 juillet 2012

Quitter le nid

Mon grand garçon est parti, seul. Et l'émotion m'a submergée de façon inattendue devant le point de contrôle pour accéder aux salles d'embarquement. Il est monté sans se retourner, après un regard à moitié surpris, à moitié moqueur.

Les SMS n'ont pas tardé, lui qui ne voulait rien entendre avant le départ a subitement réalisé qu'il avait quand même besoin de quelques explications pratiques...

Une fois installé dans l'avion, le message fut quasi enthousiaste alors que mon inquiétude elle ne risquait pas de diminuer : ce n'était que le début du voyage avant de rejoindre le groupe à Paris, puis l'Irlande, puis la famille d'accueil, et encore le collège le lendemain.

J'ai attendu en vain un message à l'arrivée à Paris mais la réponse à mon volontairement neutre "Bien arrivé ?" fut rassurante. Tout comme les deux messages reçus à l'arrivée dans la famille irlandaise, l'un où ce grand ado caustique avait retrouvé tout son humour, l'autre très officiel de l'organisme organisateur du séjour linguistique.

La première soirée, comme il fallait s'y attendre, a suscité une rafale de messages mécontents à base de "c'est nul" et "je t'en veux", et j'ai subitement réalisé à quel point le téléphone portable avait pu changer les choses pour les jeunes d'aujourd'hui. Lorsque je me suis retrouvée seule dans un environnement inconnu (premier soir de pensionnaire au lycée) je n'ai pas eu d'autre choix que de m'adapter aussitôt à la situation, aucun moyen d'appeler ou d'envoyer un message immédiat. Et de même la première fois que je suis partie, seule, à l'étranger. Je crois que je n'aurais pas même su comment demander un numéro en France, le courrier était le seul moyen de communication et le délai nécessaire à la correspondance change totalement la donne.

J'ai essayé, très consciemment, d'être rassurante et compréhensive, et puis j'ai cessé de répondre aux récriminations qui tournaient en rond, tout en me disant d'une part que j'aurais dû dire non au portable, et de l'autre que j'aurais été dix fois plus inquiète et angoissée si je n'avais pu suivre les étapes du voyage...

A cet instant il doit être au collège, et je crois qu'il va occuper encore chacune de mes pensées pendant quelques jours. Mais je suis en même temps étrangement rassérénée, convaincue qu'il va s'habituer et effectivement trouver l'expérience enrichissante... même s'il ne l'admettra pas si facilement !

2 commentaires:

Ex-prof a dit…

Toujours difficile, l'envol du nid... même pour un temps limité !

Mais tu as raison : la faculté d'adaptation des ados est plus grande que la nôtre, et nul doute qu'il se fera des copains (français de préférence, pour se reposer la tête !)...

J'espère que toi aussi vivras bien cette séparation... et ne prendras pas trop au sérieux les diverses récriminations...

Amicales pensées

Axel a dit…

Merci Ex-prof ! On peut dire que ton commentaire tombe à point nommé, parce que les récriminations s'intensifient et j'ai un peu de mal quand même...