Je suis à deux doigts de la schizophrénie la plus totale. Encore une ou deux nuits comme celle-là et ce sera officiel, je vais faire partie de ceux qui haïssent l'éducation nationale...
Rendez-vous inutiles à répétition, interlocuteur tout sourire qui ne vous entend pas quand il affirme le contraire, dialogue de sourds à tous les étages, exaspération à peine déguisée du responsable à qui l'on a l'outrecuidance de demander des informations pourtant indispensables, délais impératifs pour vous mais immanquablement repoussés de l'autre côté, incohérence des décisions entre les différentes instances, justifications qui défient ouvertement la logique, textes officiels ouvertement méprisés...
Et au bout du fil, jour après jour, des personnes bien embêtées, qui font de leur mieux pour vous rassurer, mais jamais aucun responsable disponible - ces mêmes responsables qui vous encourageaient à les appeler sans hésitation, qui juraient la main sur le coeur avoir toujours le temps de vous recevoir ou de vous rassurer !
Maintenant que ma colère et ma frustration sont écrites noir sur blanc, je reconnais avoir également rencontré quelques personnes sensibles, et aussi attentives à mes inquiétudes qu'au désarroi du principal intéressé, mais visiblement ce ne sont pas ces personnes là qui décident en fin de compte.
Confier l'avenir (au moins scolaire mais c'est loin d'être anodin) d'un enfant à un logiciel (orientation contingentée, en voilà un joli mot pour enrober l'angoisse et l'attente !), se fier à une moyenne sans tenir compte de son évolution, interroger une motivation pour ne pas du tout en tenir compte, proposer une solution quand celui qui en détient la clé vous la refuse obstinément : l'administration dans toute sa splendeur et, oui, il y a vraiment de quoi en perdre son calme et sa patience !
Et à bien y réfléchir, si tout cela me touche tellement, c'est sans doute aussi parce que je suis déjà passée par là, que tout cela réveille un passé jamais tout à fait surmonté. Et ça me met d'autant plus en colère de découvrir que je n'ai rien pu empêcher après avoir déjà vécu une même injustice aveugle. Alors, certes, j'ai brillamment surmonté les obstacles, mais j'aurais tout de même voulu les éviter à mon propre fils ! Et plus encore, j'aimerais qu'il ne connaisse jamais ce sentiment d'inachevé qui ne m'a jamais quitté. Parce que "réussir malgré tout", ce n'est pas réussir tout court, et il en reste des blessures qui minent durablement la confiance en soi.
La confiance en soi. Je crois que c'est exactement là que se situe le problème. J'étais persuadée qu'il n'en manquait pas, que de ce côté au moins la réussite était totale. Mais le voir se décomposer à chaque étape, assister à une crise de larmes et de découragement, à une négation de ses propres capacités... Je crois bien que c'est précisément ça que je ne suis pas prête de pardonner à ceux qui tranchent du haut de leurs certitudes.
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7 commentaires:
Ma plus grande certitude c'est de ne pas en avoir.
Après c'est injuste cette histoire de logiciel.
Et en plus des fois cela ne fonctionne même pas bien.
Le problème de ces procédures d'orientation c'est que le côté humain en est banni.
Et le pire, c'est que nous y participons.
Tu ferais sans aucun doute partie des personnes sensibles si nous avions eu l'occasion de nous rencontrer.
Mais ces derniers jours je fais une overdose de "professionnels" qui savent mieux que personne de quoi sera fait l'avenir et de quoi est "fait" un élève.
" professionnels" qui savent mieux que personne de quoi sera fait l'avenir "
bande de gros cons prétentieux.
J'avoue n'avoir jamais compris le "bien-fondé" de ce système d'affectations - en dehors du temps gagné dans l'examen des "dossiers" ! Je n'ai d'ailleurs plus voulu être prof principal en 3ème après cette "réforme". Ça et les "carnets de notes" informatiques me semblent sérieusement - entre autres ! - déshumaniser le monde de l'école - de quelque côté qu'on y soit concerné !
Ce qui est insupportable, c'est que l'intérêt de l'élève dont on nous rebat les oreilles depuis des années, là-dedans, il compte peu, ce n'est qu'une question de fric qu'on ne veut pas mettre dans l'ouverture de sections en plus.
En seconde, on s'aperçoit en plus que selon les lycées, les PP, l'orientation n'est pas gérée de la même manière... Donc, ce n'est pas qu'une question d'informatique. Courage à toi et à ton fils pour la suite !
Merci Ed.
Mon fils a vite trouvé les points positifs, c'est moi qui ai du mal, d'autant plus de mal qu"effectivement je suis bien placée pour voir à quel point le résultat peut être différent non seulement selon les établissements mais aussi selon les PP et les équipes d'un même établissement.
Et puis quand même, être quasiment sur des rails à 15 ans... ou faire en sorte que le redoublement soit presque impossible... sans compter d'autres bâtons dans les roues que je ne veux pas évoquer ici, j'ai du mal à tourner la page de la colère.
@ Ex-prof - Même plus de relevés de notes ici, ni au collège ni au lycée. Les élèves sont seuls responsables des notes qu'ils communiquent(bien sûr !) à leurs parents...
Quant aux affectations, c'est on ne peut plus clair : remplir les classes et tant pis pour les aspirations ou les voeux de l'élève.
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