« Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences. » F. Dolto
Je cherche un article sur cette nouvelle angoissante, et réalise que ce n'est pas une exception...
Le corps d'un homme de 75 ans, mort depuis trois ans, a été retrouvé à son domicile de la rue Saint-Michel, dans le quartier Notre-Dame-du-Mont, en plein centre-ville de Marseille, a-t-on appris aujourd'hui de source policière. Pendant trois années, nul ne semble s'être soucié de son absence. Ni sa famille, ni ses proches, ni ses voisins, ni même le syndic de copropriété ne se sont doutés de rien, précise-t-on de même source.
Le cadavre d'un homme né en 1931 a été retrouvé samedi dans son logement à Strasbourg près de trois ans après sa mort.
Il était mort depuis trois ans
« Cela fait des années que je suis là. C'est complètement fou. Je n'arrive pas à croire qu'un homme est mort au-dessus de chez moi sans que personne ne s'en aperçoive », témoigne cet habitant du square Pierre-Merlat, à Maurepas.
Cette autre "nouvelle" là, je ne voulais pas l'entendre - sauf qu'à moins de ne plus rien lire, ne plus rien écouter, ne plus rien regarder du monde, c'est impossible. Et entre incrédulité et colère une phrase me heurte plus encore que tout le reste :
"Finalement, on aura une société qui sera organisée de la manière suivante : tous ceux qui ont la force et la santé pour travailler auront un emploi. Ceux qui ont la force et la santé mais pas d'emploi, on les mettra en formation professionnelle. Et puis, il y a ceux qui n'en peuvent plus, parce qu'il sont malades (...), qu'ils sont éloignés de l'emploi depuis longtemps. Pour eux, on aura la solidarité", a-t-il affirmé.
La solidarité ? "L'assistanat n'a pas sa place", a-t-il affirmé. "La solidarité pour ceux qui ne peuvent pas travailler. La formation ou l'emploi pour ceux qui ont la force de travailler. Le travail, c'est une valeur centrale".
Après la syntaxe et les niveaux de langue, attaquons-nous donc au vocabulaire, ah non pardon, aux "éléments de langage"...
A quinze ans, sur les bons conseils de Mme André, je recopiais des citations qui parlaient à mon coeur. Celle-ci, je l'avais même acheté sur parchemin :
« Être homme, c’est précisément être responsable. C’est connaître la honte en face d’une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C’est être fier d’une victoire que les camarades ont remportée. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde.»
Antoine de Saint-Exupéry
Cette chanson-là, elle a tourné en boucle longtemps, et puis j'ai voulu l'oublier, la trouver excessive, mais parfois...
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7 commentaires:
Ta lecture m'a incité à un ajout à mon propre billet.
http://partageux.blogspot.com/2012/02/jean-marie-et-les-dechets-sociaux.html
Oui, il y a l'époque, l'égoîsme, mais aussi une volonté de plus de gens de vouloir vivre seuls et indépendants. Je pense souvent à ce que sera ma vieillesse. Si jamais je reste seule. Je n'ai pas d'enfants, pas de frères et soeurs, donc pas de neveux ou de nièces, mes oncles et tantes disparaissent peu à peu, et mes cousins seront pris en charge peut-être par leurs enfants qui auront donc d'autres chats à fouetter que la cousine de leurs parents. Quant aux voisins, ils auront leur vie, travailler plus pour gagner plus, qu'on leur imposera, leurs soucis, et je ne leur jetterai pas la pierre s'ils ne s'aperçoivent pas que je ne sors pas ou autre, puisque je ne les connais pas, ou presque. Je suis indépendante, libre, j'en prends les risques.
Je comprends bien Ed, et je revendique mon indépendance depuis bien longtemps.
Mais de là à mourir sans que personne ne s'en aperçoive, je trouve ça assez terrifiant quand même.
Et puis tout de même, rester libre ne devrait pas induire une (éventuelle) solitude absolue.
Non, plus j'y pense, moins je comprends. Que personne ne pense à prendre de tes nouvelles quand tu n'as plus ou très peu de famille, peut-être, mais devenir aussi invisible qu'une feuille qui tombe... Pas une personne du quartier pour s'étonner ? Quand même j'ai du mal à l'imaginer.
Ça me fait penser à ce reportage vu dernièrement au JT : une femme SDF à Paris, reconnue par l'un de ses frères qui en prévient un autre, lequel fait le voyage depuis Marseille pour l'héberger chez lui.
Je n'arrive pas à comprendre comment deux frères n'ont rien su de ce qui était arrivé à leur soeur. ("On croyait qu'elle avait une situation à Paris". Non mais vraiment ?!?)
Cela n'est pas récent. A l'époque où les moyens de transports et de communications n'étaient pas ceux d'aujourd'hui, perdre de vue un frère ou une soeur devait être encore plus courant.
L'autre jour j'ai dit bonjour à mon voisin, qui sort peu, et vit avec sa femme, tous deux à peu près 80 ans, et je lui ai proposé ma voiture pour leurs courses urgentes. Il m'a dit, oh, on se fait livrer,et on ne sort pas, merci. Quand je pars travailler, leurs volets ne sont pas ouverts, quand je rentre ils sont déjà fermés, ils ne font aucun bruit, si un jour ils ne se levaient pas, comment m'en apercevoir ? Surtout s'ils refusent d'être sociables ? On a parfois ce qu'on sème, même si c'est une phrase un peu convenue.
Effet de l'écrit sans doute, je te trouve bien dure sur le sujet Ed.
Tu as dit bonjour, proposé ta voiture. Un jour, cela passerait inaperçu peut-être, mais des mois ?
Je veux bien reconnaître que je ne suis pas très sociable mais j'imagine (à tort peut-être) que ce couple qui ne sort pas lui sait parfaitement quand tu n'es pas là et quand tu reviens. "Privilège" de la retraite peut-être !
Dure, peut-être. Je le deviens, la vie m'a rendue ainsi. Moi aussi à 15 ans j'étais pleine d'espoirs et de révoltes, et ça a duré.
L'indifférence des gens me révolte aussi. Mais ce qui me gêne c'est qu'on considère que c'est nouveau. A une époque on vendait les filles pour qu'elles bossent pour les riches. Les enfants partaient pour ne plus être une bouche à nourrir. Et les liens se disloquaient tout autant. On le voit très bien dès qu'on se met un peu à la généalogie. Bizarrement je me rendais plus compte de la vie de mes voisins quand j'étais en appartement, même si je ne les connaissais pas plus. La maison enferme, protège, et isole.
"L'indifférence des gens me révolte aussi. Mais ce qui me gêne c'est qu'on considère que c'est nouveau."
Je ne le voyais pas sous cet angle, c'est vrai. Et en même temps, je rêve toujours d'une société qui va vers plus d'humanité...
Je vis en appartement, peut-être que j'idéalise les maisons que j'ai en tête après tout. (La fête des conscrits à Montargis, les coups de main dans le village d'un ami d'enfance, la vigilance des voisins de mes parents, les remarques des voisins âgés d'une jeune femme qui ouvre tard ses volets... mais il est vrai que je n'y vis pas, je ne sais pas ce qu'il en est pour qui tiendrait à sa tranquillité non plus)
"Et les liens se disloquaient tout autant. On le voit très bien dès qu'on se met un peu à la généalogie".
J'aurais pensé le contraire justement, mais un jour je ne désespère pas m'y mettre à la généalogie ! (avec un nom peu commun d'un côté, trop de l'autre, c'est pas gagné d'ailleurs !)
PS - On voit la différence entre Ed en vacances et Ed qui ploie sous la charge dis-moi ;-)
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