samedi 13 mars 2010

Le Retour des Ténèbres

Paradoxale peur du noir qui aboutit à la fin du monde par excès de lumière, je me demande si cette lecture a un rapport avec l'état dans lequel je me retrouve en fin de semaine.

Une drôle de semaine qui commence sous la neige... et l'établissement fermé au bout d'une heure de cours (c'était bien la peine de risquer m vie !). Le lendemain, les 3° étant en stage, j'avais prévu de passer la journée à Narbonne... en oubliant les intempéries ! Je suis passée de justesse, à tout petite allure, mais à une heure près c'était des camions en file ininterrompue sur les trois voies...
Mercredi habituel, juste avant un jeudi réduit à deux heures, toujours pour cause de "stage de découverte". Deux heures assez éloignées l'une de l'autre dans la journée, mais qui se passent toutes les deux assez mal...

Vendredi, journée de stage, une formation très intéressante sur l'évaluation par compétences (qui devient obligatoire de but en blanc l'an prochain...), mais quand même une heure et demie de trajet aller.
Et, au bout du compte, même si le formateur est résolument optimiste, impossible de ne pas voir aussi ce qui se cache d'approximations, de non-sens, de demi-vérités, de mépris aussi derrière le "socle commun". Un collègue étonnant aussi, qui critique à tout va, lance à mi-voix des plaisanteries dignes d'un élève provocateur, soupire bruyamment son ennui, étrange vraiment.

Et le résultat de cette semaine qui sort du cadre, c'est une nuit agitée, un sentiment de malaise, une culpabilité diffuse !... Vraiment une drôle de semaine, du genre à souhaiter le retour de la routine !

6 commentaires:

ada a dit…

culpabilité diffuse.... comme je connais bien ça..

Il faut se dire que ce n'est pas seulement personnel mais que cela découle de la position impossible dans laquelle nous met l'EN et la société. Sinon ce n'est pas tenable.

Bon courage.

Axel a dit…

Merci Ada.

En fait, il me semble bien que cela vient de moi, d'une difficulté à accepter l'absence de travail, et plus encore qu'une heure de cours ne se passe pas aussi bien que prévu alors que je n'ai pas même l'excuse de la fatigue...

Mais il est vrai que nous nous retrouvons souvent dans une position intenable, et peut-être que mon malaise venait aussi de cette distorsion entre les bonnes intentions du stage et la réalité qui nous est de plus en plus imposée.

Ed a dit…

On nous a aussi imposé les compétences à évaluer, de but en blanc, selon le "cadre européen", et là, en plus, on va nous imposer "les groupes de compétences". Ce qui me rend malade, moi, c'est le formatage que cela entraîne. Plus moyen d'avoir la moindre liberté pédagogique pour que les heures de cours se passent le moins mal possible justement.
L'EN me mine de plus en plus.

Axel a dit…

Ed, je ne serai pas aussi convaincue que l'animateur du stage, mais il s'affirmait résolument optimiste, suggérant que les équipes pouvaient s'approprier l'évaluation par compétences et en tirer vraiment de quoi aider les élèves...

T Euro a dit…

La pédagogie par compétences et évaluations de celle-ci, ok, je m'y suis mise. Mais devoir faire des groupes alignés sur l'emploi du temps, à avancer toutes au même rythme, cours et évaluations programmés à dates fixées, et des heures à mettre tout cela en place, tout en perdant le groupe classe, la possibilité d'être autre chose qu'une transmetteuse de savoirs et de compétences... Jusque là je me sentais autant éducatrice qu'enseignante, c'est fini, et c'est ça qui me mine.

Axel a dit…

Il me semble que je compterais sur le bon sens... il y a déjà longtemps quelqu'un a voulu imposer des progressions communes et des devoirs communs, nous n'étions pourtant "que" 4 collègues concernées, mais le projet a avorté en quelques mois - malgré les multiples réunions de concertation obligatoires-mais-bénévoles.
Même en y mettant beaucoup de bonne volonté (et ce ne serait certes pas le cas aujourd'hui !) avancer au même rythme, sur les mêmes sujets, avec des élèves différents et des enseignants différents... cela ne peut marcher qu'en faisant le cours tout seul sans se préoccuper de ce qui en reste pour les élèves.
Alors, entre toutes les personnes concernées il s'en trouvera bien suffisamment pour que la montagne accouche d'une souris.