Enfin !
J'ai toujours du mal avec les fins d'années, mais je crois que celle-ci a été particulièrement déstabilisante.
Déjà année exceptionnelle avec cinq classes et trois niveaux en Français - étant entendu que cela devait être "chacun son tour" sauf qu'au bout du compte, ce sont toujours les mêmes qui n'ont pas vraiment le choix entre le service d'agrégé, les temps partiels, le BMP... Mais c'est absolument certain : plus jamais !
Ensuite, d'ordinaire, les élèves se sentent en vacances dès le mois de mai et les absences se multiplient en juin au point de se retrouver après le brevet avec plus d'adultes que d'élèves dans l'établissement. Des élèves qui viennent pour s'amuser, regarder un film, mais certainement pas travailler. Quoi ? Mais on va pas travailler ! Mais avec M. X ou Mme Z. on joue/regarde des films/goûte/fait ce qu'on veut... Mais ça sert à rien, y'a plus de notes ! Et de l'autre côté, des professeurs sans arrêt sollicités, de réunions diverses en documents - toujours plus qu'urgents - à remplir, entre surveillance interminable et correction marathon, entre prévisions de rentrée peu enthousiasmante et répartitions pas toujours paisibles à prévoir juste après ces conseils irritants où tout le monde passe avec ou sans travail, avec ou sans les capacités minimales. Sans compter l'évaluation surprise en cinquième cette année.
Mais ce que je déteste particulièrement d'ordinaire, ce sont les assemblées générales où toute les rancoeurs, toute la fatigue accumulées se déversent et s'exacerbent dans le tumulte et quelques éclats de colère pas toujours maîtrisés.
Et bien, finalement, je me demande si ce n'est pas un moindre mal... Parce que situation totalement inédite cette année : pas un seul élève n'est revenu après le brevet et pas une seule réunion prévue... Du coup, nous étions là sans y être, pas en vacances mais pas au travail, désoeuvrés mais pas libérés. Alors certes, c'est l'occasion de discuter à bâtons rompus et de découvrir certains sous un autre jour mais... c'est surtout long et assez vain de venir pour faire acte de présence.
D'un autre côté, je ne me sens pour une fois ni énervée ni épuisée (même si je m'endors régulièrement devant une série et si je n'arrive plus à lire plus d'un chapitre...) et je n'ai pas eu à meubler le temps entre deux heures avec une poignée d'élèves : puisque personne ne se présentait, après la récréation je partais sans remords.
Aujourd'hui, traditionnel pot de départ. Comme d'habitude, un "discours" très informel (qui tourne autour de l'esprit d'équipe si bien renforcé, mais oui, bien sûr...) puis quelques cadeaux distribués sans ordre, sans cérémonie, sans ouverture du paquet parfois, et sans réelle possibilité pour le récipiendaire de s'exprimer. Une habitude mais je n'arrive toujours pas à m'y faire. Surtout quand je repense aux discours émouvants, (ou bien sentis !), à l'émotion, au plaisir partagé dans d'autres (euh, non, dans tous les autres en fait) établissements déjà fréquentés.
La cuisine, elle, a bien fait les choses, de canapés en petits gâteaux, et une fois les bouteilles ouvertes, tous les présents passent de groupe en groupe et c'est un moment vraiment sympa et convivial. Beaucoup d'enfants aussi, trop jeunes pour la plupart pour être élèves, ça change pas mal l'ambiance.
C'est aussi le premier jour où il fait vraiment chaud depuis des semaines, le genre de chaleur soudaine qui assomme un peu, peut-être est-ce pour cela que les départs échelonnés ont lieu bien plus vite qu'à l'ordinaire. Et me voilà donc officiellement en vacances en début d'après-midi. J'ai l'impression que ces circonstances particulières vont m'éviter les quelques jours de flottement, de décompression qui ne sont ni périodes de travail ni réellement loisir. A voir...
Donc volets aux trois quarts baissés, courant d'air (tant qu'il y en a encore), boisson fraîche, fond sonore, et surf paisible. Pas mal du tout comme transition !
Vive les vacances !
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3 commentaires:
C'est fou comme ta note ressemble à ce que j'ai pu ressentir. Avec évidemment qq différence dues au fait que je suis au lycée, et que chez nous les cours s'arrêtent juste avant le bac (fin des cours le 13, remise des feuilles jaunes, réinscriptions le 14, et conseil le 12!), qu'on n'a pas cette période de "glandouille imposée" vu que les examens nous imposent des contenus que nous avons à peine le temps de voir dans les temps. Mais cette année, le mauvais temps jusqu'au bout a rendu les élèves bizarrement concentrés (finalement, être prof à St Pierre et Miquelon, ça me tente). Pour le pot de fin d'année, un peu comme vous, il y a des collègues, je ne sais même pas ce qu'on leur a offert ! Et puis la première journée de vraies vacances, bac fini, coïncidant avec le premier vrai soleil. Du coup, on plonge dans cet état sans se poser de question. Changement d'atmosphère, changement de tenue, changement de pensées. Mais une conséquence de ce temps pourri, c'est que j'ai toujours cru que mon départ pour le Canada, c'était pour dans longtemps, et je n'ai pas assez préparé ! Bonnes vacances à toi, profite de tout.
Merci, Ed, et tu as bien raison : "Changement d'atmosphère, changement de tenue, changement de pensée" - enfin pour le dernier j'ai encore un peu de mal finalement.
Bon séjour au Canada, même pas tout à fait assez préparé, je suis sûre que tu sauras profiter de tous les imprévus.
bonnes vacances et courage pour la rentrée
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