Cette fois la fin d'année se profile nettement : classes réduites à des demi-groupes, chaleur étouffante, réunions quotidiennes, invitations diverses pour fêter les départs en retraite - ou les collègues qui vont aller voir sous d'autres cieux si l'herbe y est plus verte.
Et pour embellir encore les choses, deux livres passionnants d'un seul coup après des mois de disette ou d'absence de désir. Le nouveau chapitre de La Fraternité du Panca de Pierre Bordage et un roman que je classerais volontiers comme autobiographique de Jean d'Ormesson "C'est une chose étrange à la fin que le monde".
C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent Ils ont le cœur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent les voix
Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant
C'est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont chez eux
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre...
Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
Louis Aragon
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4 commentaires:
Souvent les meilleurs moments avec les élèves qui restent.
Les pires avec les collègues.
Content de te lire mieux en ce moment !
Merci à toi !
Par contre, j'ai un doute sur le commentaire... Je dé-tes-te les fins d'année avec des "élèves" qui viennent les mains dans les poches et l'esprit et le corps en vacances. Mais pourquoi les collègues seraient-ils pires ou meilleurs que d'habitude ?
entre les tensions dues aux répartitions des classes, la fatigue et les rancœurs exacerbées, sans élèves pour faire le tampon, ce sont souvent des moments difficiles je trouve.
Ah d'accord. Peut-être que chez nous fatigue et rancoeur sont présentes toute l'année...
Pour les répartitions, nous arrivons à nous mettre d'accord - bon, surtout parce qu'il y a plus de gens de bonne volonté que de parfaits égoïstes (toujours les mêmes...) mais comme personne n'est "sacrifié" ça finit par passer.
Je te souhaite bon courage pour ces derniers jours.
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