dimanche 10 janvier 2010

Ecrire, parler, ou refermer les portes

Si les mots ont un pouvoir, ça vaut peut-être la peine de les laisser aller. C'est quand même bizarre comme une même journée peut se présenter sous des auspices aussi différents. Toujours attentive aux signes, je croyais pourtant les voir favorables, quoique non, à y réfléchir à présent, non, ça commençait mal. Mais ensuite tout était si lumineux. Et j'ai pris les deux nouvelles de plein fouet. En même temps, ce même jour, je me suis morigénée deux fois en tombant par hasard sur des récits de vie vraiment difficile au quotidien pour des personnes pourtant positives et courageuses. C'est vrai, il suffit de m'arrêter cinq minutes pour réaliser que ma vie est plutôt agréable, et même je pourrais aller jusqu'à réussie quelquefois. Oui, enfin, n'exagérons rien, c'est aussi par plusieurs aspects un sacré gâchis, mais l'un dans l'autre je m'en suis plutôt bien sortie quand même, et bien mieux qu'il n'était prévisible au départ après tout.
Mais on a beau dire, et savoir, les émotions doivent bien dire quelque chose d'une vérité que l'on repousse peut-être à tort, parce qu'enfin si je m'écoutais à bon escient, à propos de signes, parfois je saurais arrêter avant l'effondrement !
Chaque fois que j'ai essayé une véritable introspection, elle s'est terminée au choix par la fuite ou par le mur de briques contre lequel la raison même semble en danger.
Parfois il faut juste accepter de se laisser submerger, sans comprendre, sans raisonner.
Oui, c'est un peu mal venu
J'allais ajouter qu'il y a plus grave, mais non, en fait rien n'est plus grave que la mort.
Voilà des années de cela, quand ça allait vraiment très mal, je me répétais que ceux qui sont enfermés, ceux qui sont mourants devaient m'interdire de renoncer, de céder au mal être, à ce qui ne voulait pas se reconnaître comme une dépression.
Mis en fait, rien n'a changé.
Les mêmes interdits. Les mêmes barrières. Les mêmes douleurs. Les mêmes abîmes.
D'ailleurs, c'est aujourd'hui aussi que G. publie à nouveau sur son blog en sommeil, deux articles coup sur coup, lui qui affirme écrire pour ne pas sombrer.
Je ne sais pas quel est le pouvoir véritable des mots. Mais il semble tout de même jouer un rôle indispensable.
Alors tant pis. Décousus, incompréhensibles, au fil de la peine qui cherche à se dire pour être un tant soit peu canalisée, des mots jetés au vent. Pas vraiment au vent d'ailleurs, pas vraiment non plus au silence d'un journal intime, des mots qui suivront leur chemin quel qu'il puisse être.

Et c'est le miracle en somme, lorsque sa chanson est bonne, car c'est pour la joie qu'elle lui donne qu'il chante la terre.

3 commentaires:

Max a dit…

Je te confirme que tes mots ne sont pas jetés au silence... Ils ne laissent pas indifférent.

Le CPE a dit…

et ils arrivent, toujours aussi touchants.

En plus avec Gérard Manset.

Ed a dit…

Merci le CPE, ma mémoire me faisait défaut. Maintenant avec la musique dans ma tête, j'ai la note complète.
Oui, les mots font exister. C'est grâce à eux qu'on se connait, non? Heureux ceux qui n'ont rien raté, rien à regretter, aucune peur, aucun interdit. Perso, je n'en connais pas.