mercredi 1 avril 2009

Souvenirs du temps qui passe

Je me souviens d'un temps où la musique (à haute dose quand même !) suffisait à tout aplanir, à me rendre énergie et désir.









Je me souviens (vaguement à présent...) d'un temps où je fuyais les infos, saturée il est vrai par une enfance où les infos étaient sacrées : pas de bruit, pas un mot, et pourtant déjà la répétition était la règle...
Je peine à me souvenir de ce temps où les films s'enchaînaient le mercredi, où les librairies n'étaient jamais assez achalandées, où j'attendais avec impatience un nouveau livre de tel ou tel.
Je me souviens sans nostalgie du temps où je faisais partie de tous les groupes, où je surveillais sans même en avoir conscience tous mes gestes, tous mes mots, pour ne surtout jamais heurter personne...
Je ne me souviens pas de cette petite fille triste et farouche que montrent les photos, sauf par éclairs, des rappels pas du tout agréable que je chasse bien vite de mes pensées.
Je me souviens d'un rêve angoissant qui a cessé le jour où a eu lieu l'accident qui l'a enfin décrypté.
Je me souviens d'émotions indicibles que je voulais absolument retrouver, ériger en norme à atteindre.
Je me souviens aussi du temps où je me perdais dans mes souvenirs, jusqu'à oublier l'espace et le temps.
Je me souviens de mots, de phrases qui m'accompagnent encore.

Finalement, je me souviens encore, bien plus que je n'imaginais, et ce pourrait bien être une nouvelle source où retrouver ce que le quotidien parfois met à mal.

3 commentaires:

Ed a dit…

Ton texte résonne tellement dans ma tête comme un que j'aurais pu écrire à quelques mots près. Surtout "je me souviens du temps où je me perdais dans mes souvenirs". On me l'a reproché quand j'avais 18 ans ! Aujourd'hui, je parle souvent du, et pense souvent au passé, mais ce n'est pas le même passé. Comme toi, l'enfant que je vois sur les photos me parait une autre. En fait je me souviens des autres comme s'ils étaient vrais, mais quand j'en viens à penser à moi, c'est comme si c'était une autre personne. Mercredi au CRDP de ma ville vient une prof de péda que j'ai eu à la fac en 1980 ! la curiosité m'y ferait aller, mais j'ai peur de ce retour soudain dans un passé dont il ne reste pas grand chose. (je n'ai gardé aucun ami de la fac).
En tout cas, ton texte est très beau.

Axel a dit…

Merci Ed... Il m'a fallu bien des années pour commencer à admettre que d'autres pouvaient éprouver et comprendre ce que j'éprouvais moi-même.
Peur et curiosité mêlées pour un retour trop concret sur le passé, je connais aussi ! Mais à présent j'y vais, même si parfois c'est vrai mieux aurait valu rester dans le souvenir.

Le CPE a dit…

Le souvenir est souvent douloureux.